Toxic Trip : exercice CBRN international de grande envergure à Coxyde
18 drapeaux nationaux ornent majestueusement la base aérienne de Coxyde : du 18 septembre au 6 octobre, la Belgique accueille Toxic Trip 2023, un exercice mené tous les deux ans sous l’égide de l’OTAN pour se préparer aux attaques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). Plus de 600 militaires y prennent part à des scénarios réalistes. « Il est important de connaître les procédures et les techniques de chacun afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas d’incident », explique le colonel d’aviation Dirk Vleugels, commandant de division de la « Force Protection » belge au sein de l’Etat-major de la Composante Air.
Après une attaque au mortier, on découvre qu’un hélicoptère est probablement contaminé par une substance vésicante. Le pilote suédois est évacué de l’appareil par une équipe d’extraction américaine, après quoi une équipe de reconnaissance allemande recherche l’agent exact en cause. Pendant ce temps, le pilote est transféré dans une station de décontamination française. Voici un l’un des nombreux incidents auxquels sont confrontés les participants internationaux dans le cadre du scénario réaliste de Toxic Trip.
Harmoniser pour réagir plus vite
Le principal objectif de cet exercice est de mettre en pratique et d’harmoniser les différentes techniques et procédures de défense CBRN, tant passives qu’actives. Les instructeurs OTAN des différents pays suivent donc de près chaque incident pour voir si les opérations sont menées correctement et si des améliorations peuvent être apportées.
« Il est important de permettre à ces différentes nations d’accorder leurs procédures », explique le colonel d’aviation Vleugels. « Nous nous déployons régulièrement dans un contexte international. Il est donc très important de connaître les procédures et les techniques de chacun afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas d’incident CBRN. »
Chaîne de décontamination médicale belgo-canadienne
Au total, quelque 150 Belges participent à l’exercice, dont une délégation du 10e Wing Tactique et du laboratoire mobile de la Défense ‘Bionear’, ainsi qu’un détachement du 4e Bataillon de Génie (4 Bn Gn) qui assure, avec les Canadiens, une chaîne de décontamination médicale pour le personnel non mobile.
« C’est le summum de l’opérabilité », déclare le commandant belge Dirk Dons, coordinateur médical de l’exercice. « Le médecin canadien examine les patients, qui sont ensuite envoyés sur une civière à travers la chaîne de décontamination. Alors que les Canadiens se concentrent sur toutes les opérations médicales, les Belges du 4 Bn Gn sont chargés de toutes les opérations de ‘libération’, comme le retrait des combinaisons contaminées en prenant soin d’éviter de souiller d’autres équipements ou du personnel. »
Deuxième édition sur le sol belge
L’exercice Toxic Trip a eu lieu pour la première fois en 1994 et était organisé chaque année depuis lors. « Il en allait ainsi jusqu’au covid », poursuit le colonel Vleugels. « Depuis lors, il a été décidé de l’organiser tous les deux ans. Cette année, c’est à nouveau le tour de la Belgique. La dernière fois que notre pays a organisé cet exercice, c’était en 2012, sur la base de Kleine-Brogel. »
Outre la Belgique, la Bulgarie, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, la France, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Lituanie, la Roumanie, l’Espagne, la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis participent à Toxic Trip. Le futur allié qu’est la Suède et les pays partenaires que sont l’Autriche et la Corée du Sud sont également présents à cet exercice CBRN multinational.