Dans un contexte géopolitique sous tension, la capacité à déployer rapidement des forces armées représente un enjeu majeur, notamment dans le cadre européen ou celui de l’OTAN. D’où l’importance du processus RSOM (Reception, Staging, Onward Movement), un dispositif essentiel pour assurer la mobilité efficace des troupes et du matériel.

Le processus RSOM repose sur trois étapes fondamentales :

Reception (réception) : cette première phase consiste à décharger le matériel militaire provenant des trains, navires et autres moyens de transport. Le matériel est acheminé vers un site d’accueil spécifique. Parallèlement, le personnel arrive généralement par avion et rejoint les zones de regroupement.

Staging (préparation) : cette étape consiste à organiser et réunir le personnel et le matériel en vue de leur déplacement. Des vérifications techniques, des briefings opérationnels et des ajustements logistiques sont effectués pour assurer la fluidité du mouvement.

Onward Movement (déplacement) : c’est la phase de transfert vers la destination finale. Ce transport peut s’effectuer par des moyens civils ou militaires, avec ou sans escorte, selon la nature du convoi et les exigences de sécurité.

Un facilitateur logistique et stratégique

« Avec le port d’Anvers-Bruges, la Belgique est un point d’entrée crucial pour les troupes et le matériel militaire en Europe », explique le Colonel Felies, responsable logistique à ACOS Readiness & Operations. « Ces infrastructures, en lien direct avec les axes ferroviaires et routiers, permettent d’assurer un transit rapide. »

L’organisation des opérations RSOM nécessite une coordination rigoureuse entre divers acteurs, qu’ils soient militaires ou civils, comme l’a démontré la récente opération Fort to Port au port d’Anvers-Zeebruges (Beldefnews | Fort to Port : l’Armée américaine transite par la Belgique).

Plusieurs défis

La gestion logistique des opérations RSOM représente un défi majeur en raison de l’intense activité commerciale des ports belges, nécessitant une coordination précise pour garantir la fluidité des convois sur les routes et les voies ferrées. « La collaboration entre le secteur public et privé est essentielle pour anticiper les besoins en maintenance du matériel, en hébergement et en soutien logistique », souligne le Colonel Felies.

Un autre enjeu majeur réside dans la sécurité des sites stratégiques, notamment face aux cyberattaques et aux menaces physiques. Les ports belges collaborent étroitement avec la Défense et les autorités civiles pour renforcer leur résilience.

Un enjeu décisif

La capacité à déployer rapidement des forces est une pierre angulaire de la stratégie de dissuasion de l’OTAN. « La Belgique joue un rôle de facilitateur clé dans ce dispositif, tant pour ses propres forces engagées à l’Est que pour ses alliés », conclut le Colonel Felies.

Le RSOM incarne cette capacité d’adaptation et d’anticipation, faisant ainsi de la Belgique un acteur incontournable de la mobilité militaire européenne pour les années à venir.