La Marine mobilisée pour BALTOPS 25

Avec plus de 40 navires, 25 avions et quelque 9.000 militaires, BALTOPS 25 figure parmi les plus vastes exercices maritimes de l’OTAN cette année. La Marine belge y occupe une place de choix, avec la présence du chasseur de mines Primula, de l’équipe Very Shallow Water (VSW), de logisticiens, de divers spécialistes et même d’un aumônier militaire. Un exercice où se conjuguent technologie, coopération et engagement.

 

Organisé chaque année depuis 1971, BALTOPS (Baltic Operations) s’adressait initialement aux seuls États membres de l’OTAN, mais accueille également, depuis 1993, des nations partenaires. Il constitue aujourd’hui un modèle d’interopérabilité maritime, axé sur la lutte contre les mines, la guerre anti-sous-marine, la défense aérienne et la réponse médicale. L’exercice est dirigé par les U.S. Naval Forces Europe-Africa / U.S. Sixth Fleet et placé sous le commandement de STRIKFORNATO, basé à Oeiras, au Portugal.

 

Sous et sur l’eau : la précision belge

 

Dans les zones peu profondes, l’équipe VSW détecte les explosifs à l’aide de drones sous-marins. La collaboration avec la marine américaine  franchit un cap lors de cette édition de BALTOPS.

 

« Aujourd’hui, nous avons mené une mission conjointe avec l’équipe belge », explique le Lieutenant Theron, de l’US Navy. « Nous avons utilisé notre Remus 600 doté de capacités de reconnaissance automatique des cibles. Les collègues belges ont récupéré les données en direct pour les analyser avant de lancer immédiatement une mission avec leur propre drone. Résultat : un processus de lutte contre les mines considérablement accéléré. »

 

A l’occasion de cet exercice, le chasseur de mines Primula est placé sous le commandement temporaire du commandant belge du SNMCMG1, le groupement OTAN de lutte contre les mines, actuellement dirigé par la Belgique.

 

« BALTOPS représente une étape clé dans notre cycle de montée en puissance », précise le Commandant Thibault. « C’est pourquoi nous avons embarqué l’équipe MOST (Mine Countermeasures Operational Sea Training). Notre objectif est d’être pleinement opérationnels d’ici la fin du mois. En parallèle, nous assurons une coordination étroite au sein de l’OTAN : nous nous entraînons aux tactiques et procédures MCM et dirigeons les équipes VSW belges et néerlandaises dans la chasse aux mines. »

 

Logistique et commandement sur le terrain

 

La contribution belge ne se limite pas aux opérations en mer ou sous l’eau : le soutien logistique joue également un rôle crucial. Le Forward Support Element (FSE) veille à l’acheminement ponctuel du personnel, du courrier et du fret vers les navires concernés — une mission souvent invisible, sauf en cas d’imprévu.

 

« Personne ne remarque la logistique… tant que tout fonctionne », note sobrement l’équipe FSE. « Nous sommes là pour répondre aux besoins imprévus d’autres pays de l’OTAN. Nombre de navires peuvent opérer de manière autonome pendant 30 jours, mais en cas de rotation ou de panne, nous devenons l’élément clé de la chaîne. »

 

Des logisticiens belges siègent également à l’état-major de la CTF-BALTIC, sous commandement allemand. Ils y suivent l’état opérationnel des navires participants, planifient les ravitaillements en carburant et gèrent la logistique opérationnelle — un rôle stratégique qui leur offre une vision globale de l’exercice.

 

« En étant intégrés à l’état-major, nous avons une vue d’ensemble », expliquent-ils. « Nous savons où se trouve chaque navire, ce dont il a besoin, et à quel moment. Cela rend notre travail non seulement plus efficace, mais aussi plus stratégique. »

 

Donner du sens en mer

 

Moins visible mais tout aussi essentielle : la contribution de l’aumônier belge. À BALTOPS, 26 services religieux et moraux des pays partenaires de l’OTAN œuvrent à renforcer leurs relations spirituelles — bien au-delà d’un simple soutien moral.

 

« Nous apportons la composante morale de la mission », explique l’aumônier belge Emmanuel. « Notre rôle est d’accompagner les militaires — quelle que soit leur nationalité ou leurs convictions — dans leurs interrogations existentielles et leurs dilemmes éthiques. Cela peut aller de rituels à des entretiens individuels, en lien ou non avec un événement marquant. »

 

Des spécialistes du NCAGS (Naval Cooperation and Guidance for Shipping) et de l’AWNIS (Allied Worldwide Navigational Information System) sont également présents. Ils garantissent la bonne interaction entre activités militaires et navigation commerciale, à travers une communication claire et des avertissements de navigation adaptés — pour la sécurité tant des navires militaires que civils.

 

Prêts pour demain

 

BALTOPS 25, ce n’est pas qu’un exercice. C’est une démonstration concrète de la puissance maritime collective de l’OTAN — et du rôle de la Marine belge en tant que partenaire à part entière. Qu’il s’agisse de drones, de chasse aux mines, de logistique de pointe ou de soutien moral, notre engagement est polyvalent, déterminant et reconnu.

 

« Nous ne venons pas ici uniquement pour progresser », conclut le commandant . « Nous sommes ici pour montrer que la Belgique est prête. Pour l’OTAN, pour la sécurité, et pour relever les défis de demain. »

Sten M.

Jorn U.

Patrick F.