Le 31 janvier 2024, les ministres européens de la Défense et les représentants des institutions de l’UE se sont réunis autour de la table pour discuter de la Politique de sécurité et de défense commune. Cela s’est déroulé lors d’une réunion informelle au Palais d’Egmont à Bruxelles, dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’UE. Ils y ont confirmé une nouvelle fois leur soutien à l’Ukraine et les États membres ont aussi convenu d’un accord sur la nouvelle mission défensive en mer Rouge : EUNAVFOR ASPIDES.

Pendant sa Présidence, la Belgique souligne l’importance d’une approche à 360 degrés axée sur les problèmes actuels dans toutes les régions du monde où l’Union européenne doit protéger ses intérêts, comme en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

Les discussions ont largement porté sur les efforts concertés visant à soutenir l’Ukraine, avec un accent particulier sur le volet matériel. Les États membres ont réaffirmé leur soutien à court comme à long terme. Pour 2024, ils prévoient de fournir au moins 21 milliards d’euros d’aide, en plus des 28 milliards d’euros déjà investis au cours des deux dernières années.

Missions d’entraînement

En outre, les États membres de l’UE franchissent une nouvelle étape en matière de missions d’entraînement. « Depuis le début, nous avons formé près de 40.000 militaires ukrainiens. Aujourd’hui, nous avons pris la décision de former 20.000 militaires supplémentaires d’ici l’été », a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, lors de la conférence de presse. « Une bonne formation sauve des vies sur le champ de bataille. »

Defence Readiness

L’Union européenne doit être prête, tant sur le plan défensif qu’opérationnel, à relever les défis d’aujourd’hui et de demain. C’est pourquoi la Présidence met également l’accent sur le renforcement de la base industrielle et technologique de l’UE.

A cet égard, la nouvelle stratégie européenne de Défense proposée par la Commission européenne a été bien accueillie par les États membres. Elle prévoit un cadre général pour l’acquisition de ressources futures. C’est dans ce contexte que la présidence organisera, le 30 avril à Charleroi, l’événement « EU Defence Industry Event ».

Interventions rapides

Les mois à venir seront principalement consacrés à rendre opérationnelle une ‘Capacité de déploiement rapide’ européenne d’ici 2025. L’objectif est de pouvoir intervenir rapidement dans les situations de crise lorsque l’UE estime que c’est nécessaire pour défendre ses intérêts.

« Pour la Défense belge, ce sont les piliers, les priorités que nous défendons depuis longtemps : améliorer la préparation et être un partenaire fiable capable de répondre aux attentes en matière de sécurité et de soutien, et surtout une Défense qui collabore avec ses entreprises et son industrie de la sécurité », a conclu la ministre Dedonder.

Nouvelle opération en mer Rouge avec la participation belge

Les Etats membres ont également discuté de la situation actuelle dans la région du Sahel et en mer Rouge. Ils ont partagé leur vision sur la position commune visant à protéger la liberté de navigation dans le détroit de Bab el-Mandeb et à prévenir une escalade dans la région du Golfe et du Moyen-Orient.

Une coordination rapide pour la mise en place d’une opération maritime européenne en mer Rouge est donc cruciale pour garantir la sécurité maritime dans la région, ce que démontre avec succès l’actuelle opération European Maritime Awareness dans le détroit d’Hormuz (EMASOH).

Bouclier

En consultation avec les Nations Unies et l’OTAN, les États membres de l’UE ont convenu de la création et du lancement de la nouvelle mission en mer Rouge : EUNAVFOR ASPIDES, ce qui signifie « bouclier » en grec. Purement défensive, cette opération vise à dissuader et à renforcer la connaissance du monde maritime. La frégate belge Louise-Marie fait partie des navires militaires qui participeront à l’opération ASPIDES, dont le démarrage est prévu fin février.

La réunion informelle a eu lieu en préparation de la réunion formelle en mai 2024.