Dernière ligne droite dans l’achat d’un hôpital de campagne

Une équipe dirigée par le 5 Elément Médical d’Intervention (5 EMI) a récemment construit l’hôpital de campagne Role 2 Enhanced à Bourg-Léopold. Jusqu’à présent, cet hôpital n’existait que sur plan, mais au cours de la phase finale de la procédure d’acquisition, il a vu le jour pour la première fois.

« C’est la première fois que nous avons quelque chose de cette ampleur au sein de la Défense », déclare le pharmacien-major Quentin Ledure, directeur de l’exercice. « C’était donc une nouvelle expérience pour presque tout le monde. Toute l’équipe a travaillé sur ce projet pendant trois semaines. Seuls huit membres de celle-ci avaient déjà reçu une petite formation de la part de la société Utilis, l’entreprise qui a transformé les plans en un véritable hôpital. »

 

En collaboration avec l’entreprise, l’hôpital a été entièrement réorganisé et aménagé pour la première fois du 3 au 31 mai. Parallèlement, un contrôle quantitatif et qualitatif a été effectué : le matériel est-il complet, fonctionne-t-il et pouvons-nous réellement l’utiliser comme prévu dans le plan ?

 

Au total, il a fallu trois semaines pour monter, aménager et démonter le bâtiment. Une fois opérationnel, l’hôpital peut être entièrement déployé en 72 heures. Dans les premières 24 heures, les modules triage, pré-opérations, chirurgie, post-opérations et soins intensifs doivent être opérationnels. « C’est pourquoi il est très important que tout soit conçu pour une mise en place rapide et sans heurts. Vous ne pouvez pas vous permettre de devoir encore chercher un tournevis, par exemple », explique le lieutenant Gosset, responsable de l’équipement. « Mais l’accent de cet exercice est mis sur le processus d’apprentissage, aucune pression de temps n’est imposée. Nous prévoyons trois semaines pour l’exercice, mais si nous n’y arrivons pas, tant pis », ajoute le major Ledure. « De cette façon, nous ne négligeons rien et nous évitons les accidents, car ils arrivent vite », poursuit le lieutenant Gosset.

C’est pour des raisons de sécurité d’ailleurs qu’il a été fait appel pour ce projet au Service Interne de Prévention et de Protection au Travail (SIPPT). Celui-ci a effectué des analyses de risques préalables afin de répertorier et de limiter tous les dangers pour les collaborateurs et le matériel. En outre, son personnel a été présent tout au long des trois semaines de l’exercice pour fournir des conseils sur la mise en œuvre. Il ne fait aucun doute que la météo a joué ici un rôle majeur. « Après tout, les gens se trouvent sur le terrain pendant trois semaines, dorment dans des tentes individuelles et font un travail intensif », explique l’adjudant-chef Olivier Compere. « En outre, l’ergonomie est l’une des choses auxquelles nous accordons beaucoup d’attention. Pendant trois semaines, tout le monde est occupé à soulever et à déplacer des équipements lourds. Tout le monde est motivé et veut faire son travail du mieux qu’il peut, mais il s’agit d’un projet de longue durée. Doser est donc le mot-clé. »

Le projet dans toutes ses facettes ne doit pas être sous-estimé et les chiffres ont donc toute leur importance. Le complexe se compose de 62 tentes d’une superficie totale de plus de 8400 mètres carrés. Le matériel acheté pèse dans son ensemble plus de 200 tonnes et est transporté par 32 camions avec remorque. Il faut encore y ajouter le matériel mis à disposition par le gouvernement lui-même. Il s’agit par exemple de matériel médical, par exemple des tables d’opération, que la Défense a déjà achetées et qui sont encore en bon état. Enfin, les consommables tels que les bandages, les perfusions, les désinfectants et autres doivent également être inclus.

 

Ceux qui pensaient que le travail se limitait à dresser 62 tentes se trompent lourdement. Il n’est pas surprenant qu’un hôpital de campagne de cette taille dispose de deux blocs opératoires. Mieux encore, pendant une opération, le chirurgien peut demander l’aide de ses collègues de l’hôpital militaire via une caméra. Dans le service de radiologie, le spécialiste peut immédiatement envoyer ses images pour demander l’avis de ses collègues radiologues de Neder-Over-Heembeek. L’hôpital est entièrement conforme aux normes de l’OTAN, qui stipulent, par exemple, qu’un CT-scanner peut être présent et que la chirurgie dentaire ainsi que le soutien psychologique sont également possibles.

 

Ce projet particulièrement complexe a été confié au 5 EMI pour planifier et exécuter le déploiement, mais l’unité a beaucoup apprécié le soutien de nombreuses autres unités. « Sans elles, on n’aurait jamais réussi », déclare le major Ledure. « Par exemple, il faut du chauffage, mais aussi de la climatisation et de l’eau. Nous pouvons compter pour cela sur le soutien de la Field Accommodation Unit (FAU). Le 18e Bataillon Logistique et d’autres unités médicales ont également apporté une contribution importante. C’est un exercice de l’ensemble de la Composante Médicale et bien plus encore. »

 

Le contrat et la coopération avec la société Utilis se sont particulièrement bien déroulés jusqu’à présent, avec notamment des accords clairs sur la garantie et la maintenance. Ce qui a été particulièrement frappant ces dernières semaines, c’est de voir comment tous les participants à ce projet ont assuré l’excellente exécution d’un exercice lourd qui ne doit pas être sous-estimé. « Nous, le 5 EMI et le SIPPT, tenons donc à les remercier pour la qualité de leurs efforts et surtout pour avoir travaillé ensemble, sans distinction de langue, de grade ou de sexe. Cette collaboration n’est pas toujours facile, mais il a été prouvé ici que la diversité n’est pas un obstacle, au contraire. Cela nous rend très fiers », concluent le major Ledure et l’adjudant-chef Compere.

Nathalie Mylle

Vincent Bordignon

Vincent Bordignon/Luc Carvers