En mer avec le Léopold Ier, du boulanger au contrôleur aérien

La frégate Léopold I est la « maison » de l’équipage permanent pendant plusieurs mois par an. Nous vous emmenons une journée en mer pour vous familiariser avec un certain nombre de fonctions à bord.

 

Boulanger – « Résultat direct de votre travail »

À l’aube, vous êtes attirés, même de loin, par les bonnes odeurs qui émanent de Joe’s bakery. Joeri travaille à bord depuis onze ans, dont sept comme boulanger. Il fournit du pain frais et des viennoiseries à l’équipage tous les jours sans exception. De plus, il participe également aux différents exercices à bord.

 

« Ce que j’aime le plus, c’est la satisfaction de l’équipage. Tout le monde attend toujours avec impatience la collation. Vous voyez immédiatement le résultat de votre travail. C’est pourquoi j’aime tant mon travail » raconte Joeri avec passion.

« C’est le meilleur endroit sur le navire », dit-on. Les gens viennent régulièrement demander ce qu’il y a dans le four ou font des suggestions.

 

Après le petit déjeuner, notre voyage continue vers le ‘cockpit’ du navire, le pont.

Officier de quart sur le pont – « Chef d’orchestre »

C’est là que la navigation du navire a lieu. Pour se rendre d’un point A à un point B en mer, il y a des règles à suivre, similaires au code de la route. Chris est officier de quart sur le pont et est responsable de la navigation et de la sécurité. Tout est soigneusement préparé ici : la route sur une carte marine, des informations sur les marées, les canaux de communication, la météo etc.

« Une fois sur le pont, vous solutionnez les problèmes. Il faut être capable de réagir de manière appropriée en termes de sécurité, de fixer les bonnes priorités et surtout de ne rien laisser de côté », explique Chris.

« La gestion du pont est également importante : vous devez collaborer avec les personnes sur le pont et avec des éléments techniques tels que le radar, la carte, le GPS et la boussole. C’est un peu comme un orchestre. Un bon officier de quart est comme un bon chef d’orchestre qui dirige tous les musiciens. Et si ça ne se passe pas bien, alors ça sonne faux. »

 

« La meilleure chose dans ce travail ? Être capable de naviguer avec un si grand navire, avec tant de personnes à bord et les nombreuses opportunités que vous recevez. Qui a la chance de naviguer le long des fjords et de travailler avec des Danois, des Néerlandais et des Allemands dans un exercice ? Vous le faites pour ces moments-là », dit Chris avec passion.

Officier assistant systèmes d’armes pour la centrale de commandement – « Esprit d’équipe dans le centre de commandement »

Dans le centre de commandement, le cœur battant de la guerre (électronique), nous parlons avec Lesley, ‘officier assistant systèmes d’armes pour la centrale de commandement’. Il assiste les officiers dans la centrale. « J’assure le leadership dans la centrale afin que la batterie avant, en fait les opérateurs, soient dirigés et contrôlés. »

La guerre peut se faire sur terre, en mer et dans les airs. « Mes « guerres » sont la guerre ‘anti-sous-marine’ et la guerre ‘antisurface’. C’est-à-dire : tirer des missiles contre d’autres navires, éventuellement des torpilles et attaquer des sous-marins. »

 

« La différence avec le travail de bureau ou à quai, c’est l’esprit d’équipe au sein de la centrale. Il y a aussi beaucoup de jeunes avec qui travailler et à former. J’aime faire ça. C’est pourquoi je suis instructeur. Je suis parfois une source d’informations pour les jeunes. »

Chef de la Centrale Technique – « Surveiller, sécuriser et diriger »

L’entraînement se poursuit continuellement. À tout moment, quelque chose d’inattendu peut se produire. Lorsqu’un problème est « annoncé » (le haut-parleur parle à l’ensemble du navire), la centrale technique propose immédiatement une solution.

 

Jordi, chef de la garde, est le premier à prendre des mesures en cas de problèmes tels qu’incendie, défectuosités techniques, etc. « 24/24h, nous gérons la centrale et faisons attention aux machines. Avec un seul objectif : sécuriser le navire le plus rapidement possible », explique-t-il avec détermination. En outre, ils contrôlent également le mécanisme de propulsion du navire. La surveillance, la sécurisation et le contrôle sont leurs mots-clés.

‘Doc’ à bord – « Du psychologue au médecin généraliste »

Le navire se déplace, c’est clair. Tout le monde ne se sent pas toujours bien. C’est pourquoi l’équipe médicale à bord est toujours prête. Ils gardent l’infirmerie ouverte tous les jours. Deux infirmiers sont en permanence à bord, le médecin du navire change régulièrement. Ils connaissent bien l’équipage, ce qui constitue un avantage. Ils tiennent des consultations, vaccinent, examinent et reconstituent le stock de médicaments.

En outre, ils organisent également des entrainements médicaux à bord.

 

« C’est une plate-forme flottante, un monde spécial. Vous remplissez également différents rôles à bord : de psychologue à médecin généraliste. Cela rend le job fascinant », précise le ‘Doc’ à bord.

« Vous êtes complètement sorti de votre zone de confort et vous êtes loin du quotidien. C’est une façon différente de travailler et de penser.  Par exemple, s’il y a une évacuation médicale (MedEvac), vous devez vraiment commencer à réfléchir à la meilleure façon d’évacuer ce patient. C’est intéressant » conclut-elle.

Contrôleur aérien / météo – « Rapidement prêt avec des informations sur l’hélicoptère »

Non seulement en mer, mais aussi dans les airs, il se passe beaucoup de choses. Lorsqu’un hélicoptère atterrira sur l’impressionnant pont arrière du navire, Fleur entrera en action en tant qu’officier dirigeant l’hélicoptère. Elle guide l’hélicoptère, prépare les missions et recueille toutes les informations sur l’appareil.  En tant que contrôleur aérien (CA), elle est également régulièrement déployée en tant qu’officier météo adjoint pour faire les prévisions météorologiques. « Etant donné que, en tant que CA, nous sommes déjà constamment occupés par la météo, c’est un bel entrainement pour apprendre à travailler avec cela » dit Fleur.

En cas de calamités telles qu’un ‘homme à la mer’, incendie ou dégâts, le contrôleur aérien est prêt. Même avec une MedEvac, ils sont de la partie. « Nous examinons où les hélicoptères sont disponibles, à quelle vitesse ils peuvent nous rejoindre et combien de personnes pourraient les accompagner. Avec cette information, nous allons voir le commandant et il peut ensuite décider de ce que nous faisons » explique Fleur.

 

« Le plus chouette quand on travaille à bord, ce sont les choses que vous voyez et les ports que vous visitez. Le contact avec les autres contrôleurs aériens sur les navires est également agréable. Vous pouvez discuter du boulot, etc. Nous avons une bonne équipe. »

 

Chacun est donc un maillon indispensable au bon fonctionnement du navire, tant lors des exercices que pendant les opérations. Chaque profession ajoute un plus au navire et contribue à façonner le Léopold au quotidien.

Bilitis Nijs

DG StratCom