Expérience de haut niveau

Saillagouse abrite le centre de formation de vol en montagne de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre française. Ici, dans les Pyrénées orientales, à deux pas de la frontière espagnole, s’étend une zone d’entraînement de 25 km sur 15 km où les équipages des hélicoptères peuvent s’entraîner pour des opérations en terrain montagneux. Dans la zone d’entrainement, les différents hélicoptères peuvent s’entraîner dans onze boxes distincts sans se gêner.

 

Au moment de notre arrivée, d’épais nuages cachent les montagnes de l’autre côté de la vallée. Devant le bâtiment du Puigmal, où le détachement belge a ses salles de briefing et ses logements, nous rencontrons un groupe de pilotes et de techniciens.  En regardant les montagnes de l’autre côté, ils se demandent si les conditions météorologiques actuelles permettent encore de voler en toute sécurité.

 

Dans la grande salle de briefing, nous rencontrons Stijn Soenens, le commandant du détachement. « Nous sommes ici pour la phase IV de la formation au vol de nos pilotes stagiaires. Ils ont maintenant environ 50 heures de vol de formation derrière eux. Avec encore 20 heures à passer, les quatre aspirants pilotes sont maintenant prêts à voler sur un terrain vallonné. Il s’agit de l’un des modules les plus difficiles de la formation. Difficile mais aussi amusant », explique Stijn. « En même temps, nous voulons préparer les futurs instructeurs au travail. En marge, tous les pilotes de la 17e escadrille passeront ici pour leur requalification bisannuelle pour le vol en montagne ».

 

Ce n’est pas possible de s’entraîner au vol en montagne dans les Ardennes, car il existe peu de sites d’atterrissage appropriés où vous pouvez vous poser au-dessus de 3 000 pieds (c’est-à-dire 1 000 m). En dessous de cette hauteur, il faut à peine tenir compte de la perte de puissance du moteur et de la capacité de charge. C’est pourquoi la Force Aérienne belge envoie chaque année ses A109 dans les Pyrénées françaises pendant trois semaines afin de familiariser ses pilotes avec les opérations en montagne. Ici, ils expérimentent les limites de leur hélicoptère en haute montagne. Et cela est légèrement différent de notre plat pays.

 

Toute une série de facteurs ont un impact sur les performances de la machine. L’air raréfié, les variations de pression et de température, les courants descendants et le relief. Ce ne sont là que quelques-uns des facteurs qui influencent fortement ses performances. « Nous nous entraînons ici pour pouvoir déposer des personnes dans des zones de largage sur les flancs des montagnes ou pour effectuer des évacuations médicales dans les vallées et les sommets des montagnes », explique Davy ‘Pikke’ Piccard, en se dirigeant vers l’hélicoptère Agusta immatriculé H24. En tant qu’instructeur, il évaluera un de ses collègues lors du prochain vol.

Kurt Verwilligen

Jozef Vanden Broeck