
Fit to fly : comment les techniciens maintiennent l’A400M en état de voler au-dessus de Gaza
Depuis un tarmac brûlant en Jordanie, un A400M belge décolle, prêt pour un largage humanitaire au-dessus de Gaza. Mais derrière chaque avion déclaré « fit to fly » — apte à voler — se trouve une équipe de spécialistes indispensables. Le premier sergent Thomas, maintenance coordinator, veille avec son équipe technique à la santé de l’appareil, du train avant jusqu’au journal de bord numérique.
Thomas a commencé sa carrière comme technicien sur l’avion de transport C-130. Aujourd’hui, il coordonne la maintenance et la disponibilité opérationnelle de l’A400M belge dans le cadre de l’opération humanitaire Cerulean Skies 2.
« Notre mission est de veiller à ce que l’avion reste en permanence en état de navigabilité, tant sur le plan technique qu’administratif », explique Thomas. « Nous planifions les entretiens, suivons les pannes et veillons à ce que tous les contrôles soient correctement réalisés et validés. Ce n’est qu’à ces conditions qu’un appareil peut décoller. »
Sélectionner un appareil sous la pression
Avant le début de l’opération, Thomas reçoit un appel : « Choisis le meilleur appareil, celui qu’on pourra mobiliser longtemps. » En moins de 24 heures, il analyse toutes les données techniques et propose un A400M précis pour la mission. « Il était pratiquement prêt. Quelques interventions légères, pas d’entretien majeur : parfait pour cette mission. »
Ce choix, il l’a fait à l’aide du Maintenance Data System (MDS), dans lequel sont enregistrées toutes les données techniques, les pannes et les travaux prévus concernant l’A400M. « C’est grâce à cela que nous savons si un appareil est adapté à un déploiement prolongé à l’étranger », précise-t-il.
Avant le vol et après
Les journées commencent tôt. « L’équipe du matin quitte le logement à 5 h 30 pour rejoindre la base », raconte Thomas. « Les techniciens commencent par l’inspection prévol, en vérifiant tous les systèmes pour valider numériquement les contrôles dans le MDS. On ne laisse rien au hasard. Si tout est en ordre — sur papier comme en pratique —, nous donnons le feu vert à l’équipage. »
Pendant le vol, ils préparent déjà la suite : préparer le matériel, planifier d’éventuelles petites réparations et se tenir prêts pour le retour. Après l’atterrissage, ils effectuent une inspection post-vol, ravitaillent l’appareil et le libèrent pour le jour suivant. « Dans ce court laps de temps, tout doit être bouclé. Aucune marge d’erreur n’est permise, surtout dans une opération comme celle-ci. »
Créativité sous le soleil du désert
Travailler sur un avion en climat désertique présente un défi supplémentaire. « Nous n’avons pas de hangar ici. Tout se passe dehors, en plein soleil, avec des températures qui peuvent frôler les 40 degrés », explique Thomas.
« Il faut faire preuve de créativité. Parfois, nous reportons certains travaux à la nuit, ou nous tournons l’appareil pour pouvoir travailler à l’ombre. On met la clim, on prévoit de l’eau en suffisance, on fait une pause si nécessaire : on garde l’équipe opérationnelle en prenant soin de chacun. »
« Nous sommes tous ici pour le même objectif : faire décoller l’avion et livrer les colis d’aide humanitaire à Gaza. »











