La Défense soutient la santé mentale de son personnel

Travailler à la Défense est un métier captivant mais qui peut également être parfois très éprouvant. Que ce soit en Belgique ou à l’étranger, en exercice ou en opération, nous demandons beaucoup de la part de nos militaires. Dans certains cas de figure, cela peut avoir un impact sur leur santé mentale, voir aller jusqu’à provoquer du stress post-traumatique. Des solutions de soutien existent au sein de l’organisation. Vous l’ignorez peut-être… Le Dr Erwin Dhondt, médecin général de brigade et directeur général du département Santé & Bien-être, nous en parle.

 

« Nos militaires participant aux opérations – tant à l’étranger que sur le territoire national – bénéficient d’un soutien multidisciplinaire tant psychosocial que médical, préventif et curatif. Ce suivi a lieu aussi bien avant le départ, que pendant et après le retour de mission. Plusieurs services au sein de la Défense ont comme tâche principale de suivre les militaires tout au long de leur carrière (y compris pendant les missions) afin de maintenir leur santé de façon optimale », explique le général.

 

Si l’on reprend le processus de suivi étape par étape, un premier niveau, dit de « prévention primaire », concerne chaque militaire désirant être opérationnel. « Annuellement, ils rencontrent un conseiller en prévention -médecin du travail qui évalue leur aptitude opérationnelle aux niveaux médical, social et psychologique. Ensuite, dès qu’une unité est affectée à une mission, les services de soutien s’organisent et se coordonnent afin de suivre les militaires concernés et leurs familles ».

 

Débute alors, la phase de prévention secondaire qui a lieu pendant la mission. Durant celle-ci, « chaque militaire est encadré par des médecins, des psychologues ou conseillers en prévention – aspects psychosociaux, voire des aumôniers ou conseillers moraux de la Défense, dans le contexte plus large de l’appui médical opérationnel », continue le médecin général de brigade.

 

« À la fin ou au retour de la mission, chaque militaire est systématiquement interrogé sur d’éventuels symptômes pouvant indiquer une souffrance psychique, une affection infectieuse, etc. De plus, il peut bénéficier gratuitement, sur demande, d’un soutien psychothérapeutique au Centre de santé mentale de l’Hôpital Militaire ».

 

Ainsi, à ce jour, chaque militaire susceptible d’être déployé en opération, peut donc compter sur plusieurs filets de sécurité en matière de santé physique, mentale, psychosociale ou spirituelle et cela sur la totalité du cycle de déploiement.

 

Le syndrome de stress post-traumatique

 

Si beaucoup de militaires consultent pour des problèmes liés au stress, pour des dépressions ou autres problèmes psychosociaux, le syndrome du stress post-traumatique reste une difficulté relativement minoritaire après un déploiement. « Seuls 2,5 % des militaires suivis par le Centre de santé mentale présentent des symptômes pouvant être liés à un stress post-traumatique. Concrètement, cela représente 4 à 5 personnes par an sur un total d’environ 400 patients. Le traumatisme impliqué n’est généralement pas lié à une mission, mais à d’autres expériences personnelles ».

 

« Dans le cas particulier d’un incident critique ou après une situation potentiellement traumatisante ayant eu lieu en Belgique ou en opération, un soutien spécifique est également mis en place. Si nécessaire, suivant le type de mission, un sas de décompression peut être organisé avant le retour en Belgique ».

 

Une évolution proactive vers de l’aide préventive

 

Ces dernières années, la vision de la Défense a évolué au fil du temps en ce qui concerne le soutien psychosocial : de réactif à préventif, et surtout à une vision plus positive et plus large du soutien psychosocial.

 

Ainsi, les services d’appui psychosocial, mental, spirituel et religieux de la Défense prennent en compte leurs différents aspects, le soutien est donc large et complet. Ils peuvent offrir un soutien psychologique sous la forme d’une prise en charge thérapeutique et d’un soutien psychologique en opération. Ils sont également actifs dans le domaine de la prévention, de la protection sur le lieu de travail et fournissent un soutien spirituel et social.

 

« Dans un souci d’amélioration constante, notre Plateforme Psychosociale-Morale et Religieuse (PSMR) établie au sein de la direction générale Santé et Bien-être et composée des différents services d’aide à la Défense, analyse régulièrement les processus et la structure de soutien offerts à la Défense. Sur base de ces analyses (…), les processus ont été revus et les tâches redistribuées afin d’encore perfectionner la structure existante », explique finalement le médecin général Dhondt.

Jacques-Emmanuel De Boeck

Jurgen Braekevelt