Modernisation à la Défense : des drones au niveau des sections ?

À la fin du mois de juillet, une initiative innovante a pris forme à la caserne de Peutie : la construction de drones miniatures. Dans les locaux du Centre de Compétence du Matériel Volant et Systèmes de Communication et d’Information (CCV&C), une équipe de militaires a passé une semaine à concevoir ces drones peu coûteux.

 

« L’idée est d’avoir des drones à petit prix pour pouvoir déterminer nos besoins sans trop dépenser », explique le Major Koen Ceulemans, responsable de l’innovation à la Composante Terre. Les drones militaires peuvent facilement coûter des milliers d’euros, ce qui représente une dépense importante pour tester leur utilité potentielle.

 

Actuellement, nous possédons une large gamme de drones. Certains, au niveau de la brigade, sont volumineux et lourds, comme le PUMA LE. D’autres, au niveau du peloton, sont plus petits mais restent coûteux, comme le Parrot ANAFI. Le projet en cours vise à évaluer si des drones de la taille d’une paume de main peuvent être utilisés au niveau des sections, c’est-à-dire des groupes de moins de dix personnes.

 

Un besoin d’évolution

 

La modernisation des moyens de défense est cruciale. Les conflits modernes évoluent rapidement, comme l’a illustré récemment l’utilisation de drones en Ukraine, mentionnée dans le rapport annuel du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (Vous ne l’avez pas encore lu ? Voir Le SGRS publie son deuxième rapport historique – SGRS).

 

« Si on ne connaît pas la technologie, on ne sait pas ce dont on a besoin », souligne le Major Ceulemans. L’objectif est donc de tester l’idée de drones à l’échelle des sections pour déterminer leur pertinence et leur utilité sur le terrain.

 

En parallèle, cette initiative permet aux militaires de développer de nouvelles compétences grâce à des drones portables. « Nous utilisons des logiciels open source et testons différents matériels, analogiques et numériques, en utilisant des cadres en carbone et des pièces imprimées en 3D », précise Koen Ceulemans.

 

Une externalisation potentielle

 

La Défense ne prévoit cependant pas de développer sa propre industrie de drones. « Une deuxième question serait de savoir si une industrie en Belgique pourrait produire ce dont nous avons besoin une fois ces exigences définies », ajoute le Major Ceulemans.

 

Le projet bénéficie actuellement du soutien du programme d’innovation pour la Défense, qui finance des idées militaires innovantes pour améliorer et moderniser les capacités des forces armées. Pour en savoir plus, consultez le site web Innovation for defence (inno4def.be).

 

Nous attendons avec impatience la fin de l’année pour examiner ce projet de plus près et vous faire part des retours d’expériences sur l’utilisation de ces drones de poches sur le terrain.

Willems Yuki

Lucia Gaggero