Pendant près de cinq mois, le détachement belge du NATO Multinational Battlegroup en Roumanie a séjourné à 350 kilomètres à peine de la frontière orientale de l’OTAN. Bilan.

De l’autre côté de cette frontière, un pays en guerre, l’Ukraine. Et un peu plus au nord, la Moldavie qui se trouve également dans une situation précaire, déstabilisée quotidiennement par Moscou. La Roumanie est calme, mais les informations locales sont souvent dominées par des reportages provenant de l’autre côté de la frontière et par les fréquentes violations de l’espace aérien par des drones russes. La guerre et l’influence de Moscou ne sont jamais loin.

Garants de la paix et de la sécurité

Avec les collègues français, luxembourgeois et depuis peu espagnols, le détachement belge a été l’un des garants de la paix et de la sécurité dans le sud-est de l’Europe pendant un long été et un long automne. Avec près de 300 militaires, sous le commandement du Bataillon des Carabiniers Prince Baudouin-Grenadiers, la Belgique a fait plus que sa part dans cet effort multinational.

Depuis son arrivée début juillet, la compagnie belge interarmes a passé plus de dix semaines sur les différents terrains d’exercices en Roumanie. Les entraînements se sont déroulés dans des tranchées, dans des agglomérations et dans les Carpates. La compagnie a notamment été mise à l’épreuve à Cincu, lors d’exercices intensifs en collaboration avec ses frères d’armes français.

Programme complet

Coopération avec les hélicoptères américains de la 1st Cavalry Division à Smardan, entraînement conjoint avec des sections roumaines et portugaises, participation à un exercice majeur de la 2ème Brigade de montagne roumaine…. Le programme était on ne peut plus complet.

En outre, nos « géniaques » ont échangé des connaissances avec leurs collègues de France et de Roumanie, ont travaillé avec des chars et de l’artillerie français. Au cours de plusieurs exercices, le Rôle 1 belge s’est également inscrit dans la collaboration internationale grâce à du personnel médical portugais, français, roumain et espagnol. Notre JTAC (Joint Terminal Attack Controller) a travaillé avec des avions de combat roumains, espagnols et américains. Des exercices logistiques multinationaux de dépannage et d’approvisionnement ont également pris place.

Expérience inestimable

L’expérience acquise en Roumanie au cours des vingt dernières semaines est inestimable. Non seulement la compagnie s’est entraînée intensivement avec d’autres nations, en terrain inconnu, mais ses membres ont aussi appris à mieux se connaître. Des liens étroits se sont tissés grâce au sport et à toutes sortes d’activités de cohésion. C’est précisément cette connaissance mutuelle et ces liens qui seront vitaux si les unités déployées en Roumanie devaient réellement, un jour, défendre nos frontières.