Sécurité maritime : la clé de la stabilité

Le 16 avril, la présidence belge du Conseil de l’Union européenne (UE) a organisé un séminaire sur la sécurité maritime à l’École Royale Militaire (ERM), en collaboration avec le Centre d’Études sur la Sécurité et la Défense (CESD). Des experts y ont discuté de plusieurs zones maritimes cruciales où les intérêts de l’UE doivent être sécurisés : la mer du Nord, la mer Méditerranée, le golfe de Guinée et la mer Noire. Dans ce contexte, la Défense belge assure également différentes opérations dans les eaux internationales.

 

En raison de leur position stratégique, les océans jouent un rôle crucial dans l’économie mondiale, la prospérité et donc aussi dans le domaine de la sécurité. L’UE possède le deuxième plus grand littoral au monde, avec des échanges maritimes et des industries essentiels pour la croissance économique : jusqu’à 90% des exportations de l’UE empruntent les eaux internationales.

 

« Les océans sont essentiels pour assurer la paix et la stabilité. Une navigation sûre en mer est donc une nécessité », n’a pas manqué de souligner l’introduction au séminaire. Avant d’aborder différents thèmes allant de l’économie à la législation en passant par la coopération militaire et civile, les menaces hybrides, la diplomatie et la politique.

 

Coopération et nouveaux défis

 

Le monde maritime est confronté à différents types de menaces sécuritaires. Outre la piraterie et la surpêche, le crime organisé et d’autres pratiques illégales gagnent de plus en plus de terrain, notamment la contrebande et le « dumping », c’est-à-dire le déversement de déchets ou de substances polluantes.

 

Pour renforcer la sécurité et l’échange d’informations, les États membres doivent donc coopérer. L’entrainement conjoint est la clé du succès. Ainsi, l’UE cherche à améliorer la prise en compte des enjeux de sécurité maritime.

 

Missions et opérations

 

De nombreuses opérations maritimes de l’UE ont été lancées au fil du temps dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), avec le soutien de la Défense belge.

 

L’opération EMASoh vise par exemple à garantir, depuis 2020, une navigation sûre dans le détroit d’Ormuz. Quant à l’opération Atalanta, dans l’océan Indien, elle permet depuis 2008 de protéger les États côtiers contre la piraterie et les flux maritimes illégaux. En Méditerranée, l’opération Irini sert à maintenir, entre autres, l’embargo sur les armes contre la Libye en évitant les livraisons d’armes vers le pays. En mer Rouge enfin, l’opération ASPIDES, la plus récente, protège les navires marchands et commerciaux contre les attaques des Houthis yéménites.

 

Visite du port d’Anvers

 

Les membres du Comité militaire de l’Union européenne (CMUE), ainsi que des représentants et des experts, poursuivront cette semaine leurs discussions sur la mobilité militaire et la protection des infrastructures maritimes critiques, y compris en visitant le port d’Anvers en présence du Chef de la Défense, l’Amiral Michel Hofman.

Bilitis Nijs

Lucia Gaggero & Jorn Urbain