
SERE School : apprendre à survivre
En ce début de printemps, nous avons suivi un groupe de dix-neuf militaires, dans les bois de Marche-en-Famenne, pour la première phase de leur formation à la survie. Qui sont-ils ? Des membres du personnel navigant de la composante Air & Espace, et quelques autres « profils particuliers » qui, de par leur fonction, sont susceptibles de se trouver seuls et isolés sur le terrain, à la suite d’un crash, d’une embuscade ou d’un accident. Les militaires apprennent ainsi à reconnaître les dangers et à se débrouiller, peu importe les conditions.
« Les stages de survie sont destinés à des personnes exposées à un risque d’isolement », explique le Sergent Adeline, instructrice. « Tous les militaires vivent la vie en campagne, mais la survie, c’est pour des profils plus spécifiques », ajoute-t-elle.
Cent heures à écouler
Au premier jour du stage, les participants apprennent que le sandwich du midi sera leur dernier véritable repas avant la fin de la semaine. Ils sont futurs pilotes, load masters (responsables de l’équilibrage de l’appareil), membres de l’Air Mobile Protection Team (responsables de la sécurité au sol et à l’embarquement), ou encore membres d’unités spécialisées avec des profils liés au renseignement ou à la psychologie.
Vêtus de leurs habits de mission et d’une simple veste, ils passeront les cent heures suivantes en pleine nature à chercher comment se protéger, s’abriter, s’hydrater et se nourrir. « Ils reçoivent un kit de survie et peuvent garder une paire de chaussettes supplémentaire », précise Adeline.
Basic Recovery
Le but de cette semaine est clair : apprendre à faire face à l’imprévu, avec des moyens limités. Ils s’exercent à signaler leur position de jour comme de nuit, s’orienter, allumer un feu, construire un abri, filtrer l’eau ou encore se nourrir avec ce qu’ils trouvent.
L’initiation se veut progressive. « Les stagiaires commencent avec une bâche pour s’abriter, qui est ensuite remplacée par un parachute, comme s’ils s’étaient éjectés en urgence. Enfin, ils construisent des abris naturels », détaille Adeline. Un autre instructeur insiste : « Les deux éléments les plus essentiels du kit de survie sont la pierre à feu et le canif. Le feu permet à la fois de se réchauffer et de purifier l’eau. »
Et après ?
La formation ne s’arrête pas là. Au cours des prochains mois, les candidats devront affronter d’autres scénarios de survie suite à un crash, une éjection en vol ou un naufrage, et apprendront à se signaler pour être sauvés par hélicoptère.
Ils termineront par un module particulièrement sensible : Conduct after Capture. En cas de capture ou de prise d’otage, ils doivent apprendre à résister aux tentatives d’exploitation, à garder leur sang-froid et à trouver un moyen de prévenir leur pays avant une éventuelle extraction.
La SERE School ?
Ces formations sont dispensées par la SERE School – Survival, Evasion, Resistance, Extraction –, la seule école de survie certifiée en Belgique. « Pour devenir instructeur ici, il faut être passionné. C’est une véritable vocation », affirme l’Adjudant Patrick. « On ne peut pas se contenter de connaître la théorie à moitié. Ce sont des vies qui sont en jeu, pas une note sur une copie. » La formation des instructeurs s’étale sur deux à trois ans.
Les niveaux étant reconnus à l’échelle de l’OTAN, la maîtrise de l’anglais est indispensable pour les instructeurs. « Nous recevons de nombreux élèves étrangers, notamment de Norvège, des Pays-Bas ou d’Allemagne », conclut Patrick.
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