S’entrainer à distance : la réalité Covid
Du 8 au 26 juin, neuf militaires belges participeront à l’exercice international Coallition Warrior Interoperability en Pologne. L’objectif : élever la coopération internationale entre les pays participants à un niveau supérieur.
Les opérations militaires ne sont plus depuis longtemps une affaire purement nationale, certainement pas pour la Belgique. Lors de ses opérations, la Défense travaille presque toujours en lien ou en coalition avec d’autres pays. Cela signifie que tout le monde doit suivre les mêmes processus et que le personnel peut les réaliser sur des systèmes qui peuvent être facilement interconnectés.
En outre, ces procédures et systèmes doivent être validés à l’avance afin que la mission puisse commencer dès qu’ils mettent le pied dans la zone opérationnelle. Dans le jargon professionnel, c’est ce qu’on appelle la zero-day interoperability.
Il s’agit d’une question complexe qui exige une grande coordination ainsi qu’un savoir-faire opérationnel et technique. Cela ne peut être acquis qu’en se réunissant souvent. C’est pourquoi la Belgique participe chaque année à l’exercie international Coallition Warrior Interoperability (CWIX). Les neuf participants de notre pays travaillent au Centre de Compétence du Matériel Volant et Systèmes de Communication et d’Information (CC V&C).
Plus de trente pays auraient dû se réunir en Pologne, au NATO Joint Force Training Center à Bydgoszcz pour le CWIX. Mais là aussi, la Covid-19 a eu une incidence. En raison de la crise, il n’a pas été possible de se déplacer, il a donc été décidé de réaliser l’exercice à distance.
L’objectif de la formation reste le même : échanger des données opérationnelles le plus rapidement possible entre les systèmes d’armes nationaux. Toutefois, les participants le font désormais depuis leur propre pays.
Cela présente des inconvénients. Comme aucun contact physique n’est possible, certains tests ne peuvent être effectués et le nombre de tests a diminué. Un autre inconvénient, plus subtil, du travail à distance est que les petites coordinations, l’ajustement en parlant directement à une personne responsable, doivent maintenant se faire par e-mail ou par téléphone. Et ce n’est pas aussi rapide que cela pourrait l’être.
La crise du coronavirus a rendu évident que la coopération opérationnelle doit être mise en place avant qu’une crise n’éclate. Plus l’interopérabilité entre les pays est solide, plus les opérations peuvent continuer à se dérouler de façon simple et efficace.
La participation à distance forcée à l’exercice CWIX démontre la valeur ajoutée de l’interopérabilité. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais des calamités comme la Covid-19 n’empêchent pas nos militaires de poursuivre leur travail au niveau international. Les exercices se poursuivent, les capacités essentielles sont entrainées et notre interopérabilité s’améliore.