Le SPF Santé Publique fait appel à une équipe spécialisée de la Défense
Le 2 Élément Médical d’Intervention a mis en place trois planificateurs médicaux comme agents de liaison pour la cellule Patient Evacuation Coordination (PEC) du SPF Santé Publique. Cette équipe de dispatching militaire s’occupe du monitoring des hôpitaux civils et de la répartition des patients COVID lorsqu’il y a saturation.
Ceci entre dans le cadre du plan de distribution dynamique des patients COVID. Pour recevoir les patients infectés et fournir des soins optimaux, les hôpitaux travaillent selon un plan, étape par étape. Il s’agit de préserver autant que possible leur fonctionnement normal et de faciliter la solidarité entre eux.
Il y a quatre phases.
Dans la première phase, 15% des lits disponibles en unité de soins intensifs (USI) sont fournis aux patients COVID. Pour l’ensemble de la Belgique, cela signifie une disponibilité minimale de 300 lits en réanimation et de 1 200 lits en service conventionnel.
Dans la phase la plus élevée, il s’agit de 2 000 lits de soins intensifs et de 8 000 lits de soins ordinaires. Le passage à une phase supérieure peut donc avoir un impact sur le fonctionnement normal des hôpitaux.
Pour soulager ces hôpitaux, il a été décidé très tôt d’orienter les patients vers la Flandre orientale, le Brabant wallon et le Hainaut. Cela n’est possible que si une équipe centrale possède une vue d’ensemble de tous les réseaux afin d’aiguiller au mieux les patients.
Pour encadrer cela, le SPF Santé Publique fait appel à une équipe spéciale de l’armée avec une grande expérience de ce type d’opération. « À la Défense, on a une habitude opérationnelle d’effectuer ce type de transfert, de par nos opérations à l’étranger mais aussi ici en Belgique. La Défense aide d’ailleurs aussi en mettant à disposition des moyens de transfert, comme nos NH90 par exemple », explique le lieutenant Van Lauwe de la cellule PEC.
La raison pour laquelle l’armée est appelée pour cela n’a rien à voir avec l’urgence de la situation, mais est liée à l’expertise unique dont elle dispose. « L’aide de la Défense ne s’est jamais arrêtée après la première vague. On a continué, avec peut-être moins de personnel pendant un temps, mais on est restés en contact avec le SPF Santé Publique. À partir du 18 octobre, nous avons réinstallé la cellule PEC au sein du SPF pour avoir ce lien entre nous », continue le lieutenant.
C’est un exemple d’une grande collaboration entre la Santé Publique et la Défense. En travaillant ensemble et mettant à profit notre expertise, nous pouvons gérer cette crise ensemble. « La collaboration avec nos collègues du SPF se passe très bien. Il y a quand même une différence de mentalité et de façon de travailler mais nous avons été bien accueillis. Nous apportons notre expérience et notre manière de travailler qui est très utile durant une crise, lorsqu’il faut prendre des décisions rapidement. Et à l’inverse, cela nous donne aussi une expérience pour apprendre du SPF Santé Publique », conclut-il.