Deuxième satellite d’observation militaire en orbite
La France a lancé avec succès son deuxième satellite d’observation militaire CSO-2 depuis le Centre Spatial Guyanais près de Kourou en Guyane le 29 décembre. Avec CSO, la Belgique se dirige vers une coopération binationale car le 31 décembre, l’accord de coopération belge se termine pour le programme d’observation HELIOS, vieux de deux décennies.
CSO signifie Composante Spatiale Optique. La Belgique a signé un accord de coopération avec la France en 2017 et participe à ce programme avec un investissement d’environ 100 millions d’euros. La Défense et la politique scientifique (BELSPO) prennent chacune la moitié à leur charge. Une grande partie du montant, à la charge de BELSPO, est assurée en retour industriel au secteur spatial belge.
Le programme s’inscrit dans une approche complémentaire des capteurs et une mutualisation des moyens pour une défense spatiale européenne. Le premier satellite (CSO-1) a été lancé il y a deux ans.
CSO, une constellation de trois satellites d’observation, fournit un meilleur support pour les opérations militaires avec une résolution d’image plus élevée aussi bien de jour que de nuit. Cela donne également plus de flexibilité pour se brancher sur une zone de crise. Le nombre de points d’observation visés augmente sur une zone définie en un seul passage. CSO assure ainsi plus d’images avec une meilleure qualité qui sont disponibles plus rapidement. Le deuxième satellite d’observation CSO-2 donnera un rendu opérationnel plus rapide que CSO-1 avec une résolution spatiale encore meilleure compte tenu de sa plus faible hauteur.
L’indépendance de l’évaluation d’une situation est garantie par l’utilisation d’une gamme très complète et variée de capteurs (spatiaux, aériens, maritimes et terrestres). Les satellites d’observation occupent une place incontestablement essentielle: ils assurent une couverture mondiale, permettent des survols sans contraintes légales et comblent le manque de déploiement au sol. Ils sont l’une des sources d’images les plus importantes.
La quantité accrue d’informations disponibles avec CSO (meilleure résolution spatiale, spectrale et temporelle) amène le défi d’automatiser davantage le traitement des images en aval. Pour cela, nos chaînes d’exploitation sont en constante évolution pour intégrer les meilleurs outils et algorithmes. C’est aussi un domaine spécifique de Recherche & Développement dans lequel la Défense investira de plus en plus dans les années à venir, en collaboration avec l’industrie, BELSPO et le monde académique.
Ces changements technologiques dans le domaine analytique posent également un défi dans le domaine des ressources humaines. A court terme, divers postes civils seront ouverts par la Défense.
La Belgique ferme le chapitre HELIOS
La Belgique est copropriétaire de l’ancien système HELIOS II qui est opérationnel depuis 2004. Le système est une constellation gérée de manière assez exceptionnelle en copropriété internationale. En général, cette collaboration s’est très bien déroulée.
Avec CSO comme successeur, nous passons à une coopération binationale car pour la Belgique, la participation à HELIOS prendra fin le 31 décembre 2020. La constellation restera en vigueur pour l’instant car certains Etats n’ont pas encore accès à CSO. Ensuite, il sera retiré de la circulation.
L’imagerie stratégique fournie auparavant par HELIOS et aujourd’hui par les CSO est indispensable pour les opérations de Défense et pour l’appui de notre politique étrangère et découle des recommandations faites par la Commission Rwanda à l’époque. Depuis lors, l’utilisation opérationnelle des images satellitaires a décuplé et continuera de l’être à l’avenir.
Revivez le lancement sur le site d’ArianeSpace.