Invasion virtuelle à Maelbeek
Des jeux vidéo au secteur de la santé, la réalité virtuelle est partout. La Défense souhaite également exploiter ce média avec son propre projet. Pour le projet « VR-shoothouse » du CC V&C (Centre de Compétence Matériel Volant et CIS), un scan 3D complet de la station de métro Maelbeek à Bruxelles a été réalisé. La Défense voit un grand potentiel dans l’utilisation de cette technologie prometteuse, notamment à des fins de formation.
Faire l’expérience de la réalité dans un monde fictif. C’est l’essence même de la réalité virtuelle (VR). Le lieutenant Jeroen Nelis, expert en VR et inspirateur du projet « VR-shoothouse », a développé sa thèse pendant plusieurs années pour en faire un produit à part entière pour la Défense. « J’aimerais lancer la technologie VR au sein de la Défense. Ce projet montre ses possibilités et constitue une occasion idéale de réfléchir à la manière dont nous pouvons intégrer davantage la technologie au sein de l’organisation », explique Nelis.
Le projet s’est déroulé en deux phases. Fin août, une équipe de géomètres a réalisé une version virtuelle de la station de métro de Maelbeek à l’aide d’un scanner 3D portable. Bien sûr, cet endroit n’a pas été choisi au hasard. Le symbolisme qui se cache derrière est une motivation supplémentaire pour démontrer l’importance de tels projets. Le lieutenant Nelis a ensuite intégré le scan dans un programme informatique et a créé un certain nombre de scénarios qui pourraient se dérouler dans la station. Pour cela, il a reçu l’aide d’instructeurs des Special Forces.
« Lorsque les Special Forces se sont entraînées à envahir Pompéi, elles ont d’abord dû réaliser un modèle en 3D. Cela demande beaucoup de travail pour être construit manuellement. Maintenant avec la VR, vous pouvez le faire en une heure. Tout ce dont vous avez besoin, ce sont les plans d’un lieu », explique Nelis. « Un tel hangar à bateaux virtuel donnera aux militaires du futur la possibilité de s’entraîner efficacement dans des conditions réalistes ».
Entrainement flexible
Le 22 septembre, le projet était présenté en présence d’un certain nombre de parties prenantes au sein de la Défense. Ils ont pu se promener dans l’emblématique gare de Maelbeek « pour de vrai ». Les scénarios ont commencé et la formation a pu commencer. Il ne fallait rien de plus que des lunettes VR, un sac à dos VR et une arme VR.
Les participants ont surtout vu une valeur ajoutée dans la flexibilité du système. La technologie permet à la formation de se dérouler dans différentes casernes et à différents moments. Pour autant que les manipulations d’armes soient véridiques, cela pourrait être un bon complément à l’entraînement physique. « Les deux systèmes de formation sont donc complémentaires. C’est un grand avantage que nous puissions enregistrer les exercices et les scénarios et les revoir ensuite », conclut le lieutenant.
Le monde universitaire et la police pourraient être des partenaires intéressants pour ce projet. Des discussions sont actuellement en cours sur ce que pourrait être cette coopération en termes concrets.