Furious Wolf 23 : un regard sur le travail du Fire Support Team

Levi (28 ans) est un ROMAD, un « Radio Operator, Maintainer and Driver ». Il fait partie de l’équipe d’appui-feu, le Fire Support Team, qui travaille avec les Joint Terminal Attack Controllers (JTAC). Levi vient de prendre part à l’exercice Furious Wolf de l’OTAN qui s’est tenu, ces trois dernières semaines, en Pologne, en Lettonie et en Estonie. Voilà déjà beaucoup de termes qui méritent une explication.

 

« L’objectif d’un Fire Support Team (FST) est de fournir une immense puissance de feu avec précision et exactitude », explique Levi. « Nous veillons à ce que les tirs d’artillerie, tant depuis le sol que depuis les airs, soient coordonnés. Nous pouvons travailler avec une telle précision que nous sommes capables de toucher seulement un étage d’un gigantesque immeuble, par exemple. »

 

Observateurs et assembleurs de puzzle

 

Un FST se compose d’observateurs avancés (« Forward Observers »), qui sont les ‘yeux’ de l’artillerie à terre, et de l’équipe de contrôle aérien tactique (Tactical Air Control Party), les ‘yeux’ des pilotes qui effectuent les frappes aériennes. Tous sont en contact étroit avec les Joint Terminal Attack Controllers (JTAC). « Ce sont eux les vrais prodiges », explique fièrement Levi. « Un JTAC garde une vue d’ensemble et veille à ce qu’aucun conflit ne surgisse. Il s’efforce de ne rien éliminer de plus que nécessaire. Son cerveau est une véritable machine à calculer. Il assemble toutes les pièces du puzzle. »

 

Le ROMAD nomade

 

En tant que ROMAD, Levi est responsable de la maintenance et de la fourniture des radios, des véhicules et des armements. « J’aide à réfléchir à une vue d’ensemble et à m’assurer que tout le monde dispose du bon matériel. C’est un travail très complexe avec beaucoup de responsabilités. Et comme notre équipe ne compte que sept personnes, je ne peux pas me cacher. »

 

Ceux qui veulent rejoindre un FST doivent se préparer à troquer leur étiquette de casanier contre celle de nomade. « Entre les exercices, les missions et les formations, je suis absent de chez moi en moyenne six mois par an. En 2023, ce sera même 10 mois. »

 

Première ligne

 

Avec leurs jumelles, leurs radios et leurs smartphones, on pourrait penser qu’un FST est plus enclin à rester en arrière-plan. Mais rien n’est moins vrai. « Une équipe FST surfe souvent avec les limites. Parfois, nous prenons un poste d’observation sur l’itinéraire le plus dangereux. De cette façon, nous pouvons intervenir avec un appui-feu de sorte que la compagnie à l’arrière dispose de plus de temps pour élaborer un plan d’action. »

 

Un FST est donc exactement comme un duo d’artillerie et d’infanterie. Les artilleurs doivent également sauter et courir sur un terrain accidenté. « C’est un travail physiquement exigeant », ajoute-t-il.

 

Furious Wolf 2023 : une nouvelle réalité

 

Ces trois dernières semaines, Levi et son équipe ont participé à Furious Wolf, un exercice à grande échelle dirigé par les Britanniques et les Canadiens en Pologne, en Lettonie et en Estonie, impliquant quatorze partenaires de l’OTAN. « C’était la première fois que je travaillais avec des collègues de ces pays. Ils ont fait de nombreux compliments sur notre façon de travailler ensemble. Chaque membre de l’équipe a sa propre fonction et sa spécialisation. Nous dépendons les uns des autres, peu importe le grade. »

 

L’exercice Furious Wolf comportait de nombreux scénarios intéressants. « Auparavant, nous nous entraînions pour opérer dans des endroits où nous avions peu ou pas d’opposition aérienne. Aujourd’hui, c’est différent. Si l’on regarde la guerre en Ukraine, nous devons nous adapter à ce nouvel ennemi qui est beaucoup plus fort en terme d’appui aérien. Mais la Belgique a un grand avantage : notre équipe d’appui-feu FST coordonne les tirs d’artillerie depuis les airs, la terre et aussi depuis la mer. D’autres pays divisent cette tâche en plusieurs équipes. Nous sautons quelques étapes dans le transfert d’informations, ce qui nous permet souvent de travailler plus rapidement. »

 

Levi restera dans les pays baltes pendant encore cinq mois. Son FST participe, avec le reste du détachement belge, à la mission des Forces terrestres avancées de l’OTAN (FLF) en Lituanie.

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