La Composante Terre participe à l’exercice majeur de l’OTAN Steadfast Defender 24
Quelque 250 militaires belges participent à l’exercice Grand Quadriga en Allemagne, dans la base de Gefechtsübungszentrum des Heeres, à Altmark. Du 10 au 26 avril 2024, en compagnie de militaires néerlandais et allemands, ils s’y entraînent dans un contexte défensif. Grand Quadriga fait partie de Steadfast Defender 24, exercice à grande échelle de l’OTAN auquel participent plus de 90.000 soldats des pays alliés.
« Artillerie sud à 300 mètres ! » annonce la radio. Des coups de feu retentissent. Caché à l’orée de la forêt, le deuxième peloton du Bataillon Libération- 5me de Ligne (Bn Bvr/5 Li) se trouve sur un véhicule blindé de type Piranha. Les militaires ont été déployés dans la région pour défendre la frontière de l’OTAN. Un char Léopard ennemi les prend sous son feu et le peloton décide de se déplacer le plus rapidement possible.
Le plus grand exercice de l’OTAN
Ce n’est heureusement pas une réalité, mais un élément du scénario du Grand Quadriga, qui fait partie de l’exercice Steadfast Defender 24. Avec la participation de 90.000 soldats de 32 pays alliés – dont la Suède, nouvelle venue –, plus de 50 navires de guerre, 80 plateformes aériennes et 1.100 véhicules de combat, Steadfast Defender 24 est le plus grand exercice de l’OTAN depuis la Guerre froide. Cet exercice se compose de plusieurs exercices, plus « petits », de janvier à mai 2024, dans toute la région transatlantique.
Ce scénario n’est pourtant pas une réponse à la situation politique actuelle. Après tout, les préparatifs ont commencé il y a plusieurs années. L’exercice Steadfast Defender 24 permet d’entraîner la capacité à réagir rapidement dans une posture défensive et démontre le renforcement progressif du système de dissuasion de l’OTAN, ainsi que la forte coopération entre les différents alliés.
Commandement néerlandais
Durant Grand Quadriga, les militaires belges opèrent en tant que sous-groupement tactique interarmes (CATSG) sous le commandement de la 13e Lichte Brigade néerlandaise, elle-même commandée par la 10e division mécanisée allemande. La brigade néerlandaise est divisée en deux groupements tactiques, dans lesquels les soldats belges ont été intégrés pour mener des exercices tactiques successifs. Soit un total de 4.000 militaires sur le terrain.
« Ici, nous testons si nous pouvons nous parler et, par exemple, échanger des données par radio », explique le Commandant de la Composante Terre (LCC), le Général-major Jean-Pol Baugnée. « Il est important que nous synchronisions nos procédures avec nos collègues néerlandais et allemands. »
Participent également à l’exercice, outre l’unité d’infanterie de Bourg-Léopold, des militaires belges du Bataillon d’Artillerie, du 11me Bataillon de Génie, du 10me Groupe Systèmes de Communication et d’Information, de la Police Militaire, du 18me Bataillon Logistique et certains éléments médicaux.
Entraînement réaliste
« L’objectif est de se rapprocher le plus possible de la réalité », explique le premier lieutenant M’Talsi du Bn Bvr/5 Li. « C’est pourquoi nous nous entraînons sur des distances telles qu’elles se présentent dans les combats modernes. » Cela signifie qu’il y a parfois 20 à 60 km entre les éléments de combat, leur commandement et leur soutien logistique. « En outre, les participants doivent également gérer des attaques CBRN et des blessés médicaux. Les figurants sont également déployés sur le terrain, afin de voir comment le CATSG y répond. »
La 13me Brigade Légère néerlandaise veut démontrer sa capacité à se déployer rapidement dans un environnement menacé et sur un terrain complexe, comme des zones boisées ou marécageuses, explique M’Talsi. « L’objectif final est de permettre à 800 militaires néerlandais de parcourir 2.000 kilomètres en six jours pour entrer en Lituanie. »
Sur terre, en mer et dans les airs
La Belgique ne participe pas seulement avec sa Composante Terre à l’exercice Steadfast Defender 24, mais avec ses différentes forces opérationnelles : sur terre, en mer et dans les airs. La Belgique entend ainsi démontrer sa volonté, sa détermination et sa capacité à contribuer à la défense collective de l’OTAN et à la réponse aux crises dans un environnement opérationnel complexe.