Séminaire sur la sécurité des connaissances : pour une coopération internationale plus sûre
L’Ecole Royale Militaire (ERM) et le Centre d’excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides ont organisé, le 3 juin, avec le soutien de la présidence belge du Conseil de l’UE, le séminaire Safeguarding knowledge and critical assets against interference by malign actors. Des décideurs politiques et des experts des Etats membres de l’UE y ont débattu d’une approche globale, nécessaire, permettant de protéger les connaissances et les moyens cruciaux contre l’ingérence d’acteurs malveillants.
Tous les secteurs sont aujourd’hui confrontés aux menaces et risques hybrides susceptibles d’accompagner la coopération internationale. Dans une situation géopolitique instable en particulier, un transfert non désiré d’informations sensibles, de technologies ou de propriété intellectuelle peut présenter de nombreux dangers. Eviter les influences indésirables telles que la censure ou la désinformation relève, également, de la knowledge security, la sécurité des connaissances.
Strenghten, Protect & Prepare
Comment encourager la coopération tout en protégeant les droits de propriété intellectuelle et industrielle ? Comment faire face à l’ingérence étrangère dans la recherche et l’innovation ?
Autant de questions qui s’insèrent parfaitement dans les priorités de la présidence belge : renforcer, protéger et préparer (Strenghten, Protect & Prepare).
Si les principes et les valeurs de la collaboration internationale en matière de recherche figurent en bonne place dans l’agenda européen, la recherche et l’innovation constituent également des cibles. Une approche globale s‘impose donc pour les protéger et garantir la sécurité économique de l’Europe.
Contrer les menaces, renforcer la sécurité des connaissances
Plusieurs études de cas ont illustré ce thème. Par exemple, la manière dont la puissance scientifique de la Chine est utilisée dans les relations internationales. Le débat sur la sécurité des connaissances en relation avec la liberté internationale s’intensifie.
Les diverses collaborations scientifiques avec des liens militaires, en particulier dans les domaines des STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics), ont également été discutées. Enfin, les experts ont discuté du rôle des marchés financiers. Par exemple, la position des nouvelles technologies, souvent des startups, est régulièrement compromise parce qu’elles dépendent principalement de financements, ce dont des acteurs malveillants peuvent abuser.
Ainsi, l’ère du marché ouvert a atteint ses limites en matière de sécurité. Pour relever ces défis, le secteur privé jouera un rôle important tout comme, par exemple, l’introduction d’habilitations de sécurité pour les investisseurs.
Une approche cohérente et des outils pratiques
Dans un cadre universitaire, l’ouverture et la collaboration internationale sont tout simplement essentielles, mais cela entraîne inévitablement certaines vulnérabilités. Comment collaborer avec des partenaires issus de régimes autoritaires où la liberté académique n’existe pratiquement pas ? Cela nécessite, entre autres, une coopération gouvernementale entre les secteurs et la création de canaux de partage de l’information afin de classer correctement les informations sur les menaces.
En bref, le partenariat, une meilleure connaissance des menaces, la surveillance et l’analyse et la cybersécurité sont les éléments clés d’une politique forte dans ce contexte. Au niveau de l’UE, une méthodologie spécifique devrait être élaborée pour les organismes de recherche. La devise est la suivante : « Ouvrir là où c’est possible, protéger là où c’est nécessaire ».
De cette manière, les universités et les organismes de recherche, les autorités et les décideurs politiques peuvent coopérer en douceur et fournir les garanties nécessaires à la sécurité des connaissances.