Les composantes réunies en terrain civil
Des hélicoptères dans le ciel de Liège, un patrouilleur dans le port d’Anvers et des troupes sur la Meuse : une centaine de militaires se sont entraînés dans l’espace public la semaine dernière. Objectif : assurer une coopération fluide entre les différentes composantes et les partenaires externes de la Défense pour être en mesure de défendre, à tout moment, le territoire belge.
La semaine dernière, les spectateurs attentifs ont assisté à de nombreuses actions militaires en différents lieux publics du pays. Une compagnie du Bataillon Carabiniers Prince Baudouin – Grenadiers (1C/1Gr) de Bourg-Léopold en particulier a été dévouée à Howling Wolf : un exercice d’infanterie à grande échelle sur un terrain non militaire difficile.
Opportunités belges
« Nous disposons en Belgique de terrains militaires offrant de nombreuses possibilités d’entraînement, mais les personnes expérimentées les connaissent déjà sur le bout des doigts », explique le Lieutenant Bram Van Biesen, commandant de compagnie du 1C/1Gr. « Travailler sur des terrains civils représente donc une grande opportunité. Il s’agit souvent de sites intéressants avec des obstacles que nous ne rencontrons pas sur nos terrains militaires, comme des ponts, de grandes rivières, des voies ferrées,… Il faut donc constamment nous adapter à des conditions changeantes, et ce sous une forte pression du temps. »
Coopération entre les composantes
Marine, Composante Air, troupes de la Composante Terre et soutien médical : toutes les composantes de la Défense étaient représentées et ont travaillé en étroite collaboration pendant l’exercice. Des tireurs d’élite allemands ont également participé à l’exercice.
« Le patrouilleur Castor de la Marine a fourni aux troupes de la Composante Terre un moyen tactique d’infiltrer le port d’Anvers. Le navire a ensuite servi de plate-forme de commandement. Nous avons également utilisé nos RHIB (Rigid Hull Inflatable Boat), des bateaux d’intervention rapide, pour des insertions cachées plus loin dans le port », explique le commandant du Castor, Kristof Van de Vondel. « Cette coopération nous permet d’améliorer nos compétences en matière de communication : entre nous, au sein des composantes, mais aussi avec les autorités civiles. Tout le monde a un rôle dans l’histoire. »
Des compétences réalistes
Dans un tel cadre réaliste, la prise en charge du port est cruciale pour servir de plaque tournante logistique lors d’opérations réelles ultérieures. « Pour se déployer quelque part, la Brigade Motorisée aura toujours besoin d’un port pour acheminer son gros matériel », explique le commandant de la compagnie. « Nous nous sommes entraînés ici à cela : prendre et sécuriser un site dans le port avec ses éléments spécifiques, de manière à permettre à la Marine de venir et débarquer le matériel à terre. »
Les jours suivants, les militaires se sont entraînés à plusieurs autres actions, dont l’attaque d’un ancien site minier à Liège avec des infiltrations par voie d’eau. En mettant en œuvre toutes ces compétences, ils peuvent se préparer minutieusement à opérer – si nécessaire – sur le territoire national pour défendre le pays ou à déployer ces capacités à l’étranger.
Partenaires externes
Port d’Anvers, Katoen Natie, Infrabel : ce ne sont là que quelques-uns des partenaires civils qui ont soutenu cet exercice. Le Lieutenant Van Biesen : « Ils sont tous très désireux de coopérer et font de sérieux efforts pour rendre cela possible. C’est aussi l’occasion pour eux de s’entraîner ensemble. Si quelque chose devait se produire en Belgique, cette coopération et cette interopérabilité seraient extrêmement importantes », conclut-il.