XR-labs : la phase de test tourne à plein régime

Le simulateur d’eXtended Reality Labs (XR-labs) est un outil innovant qui rend les entrainements plus réalistes. Officiellement lancé en 2021, ce projet a évolué en une collaboration fructueuse entre la Défense, la Police fédérale et les Douanes.  Ce simulateur virtuel permet aux opérateurs, avec leur propre armement, d’entraîner leurs réactions dans différentes situations. Les futurs projets se concentrent pour l’instant sur le Special Forces Group avec, plus tard, des perspectives d’expansion vers d’autres unités.

 

En 2022, une petite installation d’essai a été réalisée au sein du Special Forces Group (SFG) à Heverlee. En mai 2024, un simulateur permanent a été installé à Etterbeek, au sein de la Direction des unités spéciales (DSU). Ce nouvel espace comprend une salle de 16 x 40 mètres où huit opérateurs peuvent s’entraîner simultanément.

 

« Tout ce que vous faites dans le simulateur est visible et enregistré pour un débriefing approfondi (After Action Review). À l’avenir, nous voulons également ajouter un système de suivi oculaire pour analyser les techniques de visualisation des utilisateurs », explique le réserviste Jeroen Nelis, inspirateur de XR-Labs et gestionnaire de l’innovation à la Police fédérale.

 

Instrument de décision

 

« On apprend toujours à tirer au stand de tir, mais le simulateur est surtout très utile pour la connaissance de la situation sur le terrain. Cela aide à prendre des décisions : comment communiquer sans son, comment se déplacer dans un espace ? »

 

« Nous travaillons actuellement à rendre l’ensemble du système sans fil. C’était aussi l’une des exigences principales que nous avions prédéfinies en consultation avec les futurs utilisateurs. Entre-temps, presque toutes ont été mises en pratique. À la fin de ce mois, nous pourrons valider et développer davantage notre preuve de concept », explique-t-il.

 

Collaboration : programmeurs et artistes 3D

 

XR-labs travaille en étroite collaboration avec des stagiaires de la haute école HOWEST, une institution renommée dans le domaine du développement de jeux, notamment des programmeurs, des artistes 3D et des concepteurs sonores pour l’intégration des sons environnant.

 

L’École Royale Militaire est également fortement impliquée à travers le département de mécanique. Le Lieutenant De Bruyn, l’un des membres de l’équipe, explique : « Nous sommes en train d’acheter des scanners 3D pour numériser les bâtiments rapidement et efficacement. Ce sera également utile pour les endroits difficiles d’accès tels que les centrales nucléaires et les ambassades, ce qui augmente la valeur de l’entrainement. » À l’avenir, en collaboration avec le département de balistique, l’équipe étudiera comment les données peuvent être traitées correctement dans le simulateur, par exemple pour la pénétration à travers les murs et les ricochets.

 

Un équipement propre

 

Il est essentiel que les opérateurs s’entraînent avec leur propre équipement, en apportant le moins de modifications possible, afin de gagner du temps et de rester fidèle aux conditions réelles. « Tout est conçu en interne, le matériel (les armes) est scanné et nous l’imprimons nous-mêmes avec une imprimante 3D. C’est beaucoup plus rapide et moins cher que de le commander ailleurs », explique le lieutenant.

 

Projets futurs

 

Une installation pilote sera bientôt mise en place à Heverlee au sein du Special Forces Group, avec la DSU, les premiers à avoir adopté ce projet. Ensuite, les besoins d’autres unités seront pris en compte. Le Lieutenant Lorenzo Antico, membre de l’équipe, conclut : « Nous consultons actuellement la DG Ressources Matérielles sur le soutien en personnel, les budgets, la logistique et les prototypes. » XR-labs vise également à développer des scénarios multidisciplinaires, intégrant par exemple des équipes de snipers et de guetteurs.

 

L’équipe prévoit une démonstration aux responsables politiques afin d’intégrer structurellement le projet XR-labs dans l’approche de sécurité belge. Cette technologie, à forte valeur ajoutée opérationnelle, représente un atout précieux pour la formation des forces de sécurité, renforçant leur efficacité et leur préparation.

Bilitis Nijs

Adrien Muylaert