Le mois dernier en Allemagne, la Direction générale Health & Well-being a organisé, en collaboration avec le département Opérations, un premier sas d’adaptation pour le détachement qui a récemment participé au Groupement tactique multinational de l’OTAN en Roumanie.

De nombreux pays partenaires de l’OTAN procèdent de la même manière : après avoir participé à une opération à l’étranger, les militaires passent par une « période de décompression » de plusieurs jours avant de rentrer chez eux. Pendant cette période de transition, loin du site de l’opération mais pas encore à la maison, les militaires peuvent se détendre, laisser derrière eux le stress de l’opération et préparer leur retour.

Equipe pluridisciplinaire

Ils le font sous la conduite d’une équipe d’experts issus de la plateforme psychosociale, morale et religieuse. En passant par ce sas d’adaptation, le militaire est dans un premier temps invité à « fermer la porte de la mission ». Il participe à des entretiens (collectifs et individuels) et a ainsi l’occasion de déposer les éventuelles difficultés rencontrées pendant sa mission.

Le militaire est ensuite amené à « ouvrir la porte de la maison » en recevant des conseils psycho-éducatifs et en échangeant avec les collègues plus expérimentés afin de favoriser son retour au travail et à la maison.

Normaliser les demandes d’aide

Sa participation au sas d’adaptation permet également au militaire d’entrer en contact, de manière informelle, avec les différents acteurs de la plateforme psychosociale, morale et religieuse. Ces derniers sont directement accessibles à tous les militaires. La demande d’aide est ainsi normalisée. Enfin, la participation à un sas d’adaptation est également une manière de reconnaitre les militaires pour engagement et les remercier.

Les facteurs de stress proviennent souvent de la mission elle-même. Les militaires en opération risquent de vivre des situations intenses qui laissent des traces. Mais les longues absences du domicile peuvent également être source de tensions. Le sas d’adaptation vise à atténuer le plus possible ces tensions avant que les militaires ne retournent auprès de leur famille et dans leur environnement habituel.

Tirer toutes les leçons

Cette méthode permet aussi de renforcer les militaires avant leur prochaine affectation et de les protéger contre d’éventuels problèmes de santé mentale.

Dans les semaines à venir, les leçons apprises seront discutées en vue d’une extension de cette étape nécessaire au retour des militaires de théâtre d’opération.

Le Général de brigade Bornain, Directeur général Health & Well-being : « L’utilité d’une période de décompression au retour d’une opération a déjà été démontrée dans plusieurs de nos pays voisins. Un sas d’adaptation bien organisé est un élément crucial pour le bien-être des militaires, qui facilite leur retour à la maison et prévient d’éventuels problèmes liés, directement ou indirectement, à leur participation à une opération et à un long éloignement de leur famille. »