
Danielle Levillez : l’histoire d’une femme Générale
En 1979, Danielle Levillez franchit les portes de la Défense belge sans imaginer qu’elle deviendrait l’une des premières femmes à atteindre le grade de Général. À cette époque, la présence féminine dans les rangs militaires relevait encore de l’exception. Les obstacles, souvent invisibles, étaient nombreux, et les regards parfois sceptiques.
De la pharmacie militaire au sommet du commandement
Au début de sa carrière, elle se distingue au sein de la pharmacie militaire centrale de Nivelles, alors chargée de la production de médicaments : pommades, comprimés, génériques. Elle y développe une expertise pointue, renforcée par un diplôme d’ingénierie pharmaceutique. Rigueur, méthode et esprit d’initiative la mènent à des postes de plus en plus stratégiques, jusqu’à devenir inspecteur pharmaceutique, puis commandant de la Composante Médicale de 2005 à 2009, notamment pendant le déploiement d’un hôpital de campagne au Liban.
Elle poursuit son ascension en prenant la tête de l’ACOS Well-Being – aujourd’hui DG Health & Well-Being – où elle contribue à orienter les politiques de santé et de bien-être pour l’ensemble du personnel militaire. Un parcours où la compétence scientifique s’allie à une vision managériale affirmée, dans un univers où les femmes restaient encore rares aux postes de décision.
Témoignage d’une époque en transition
Certaines anecdotes illustrent le long chemin vers l’égalité. Lors de ses premières participations au défilé du 21 juillet, les femmes défilaient… avec leur sac à main. « Cela peut sembler comique aujourd’hui, mais c’est révélateur de l’époque », sourit-elle. Les uniformes eux-mêmes privilégiaient l’esthétique à la praticité : matières synthétiques, poches internes, coupes peu fonctionnelles.
La résistance au changement était bien réelle. « Un sous-officier m’a dit un jour qu’il ne travaillerait jamais sous les ordres d’une femme. Il a quitté l’armée peu après ». Face à ces mentalités, Danielle Levillez a toujours fait le choix de la constance et du professionnalisme, sans jamais revendiquer de traitement particulier. « À l’armée, le salaire est le même pour un même grade, quelle que soit la personne. Ce sont les parcours qui diffèrent ».
Une carrière exigeante, mais équilibrée
Si elle n’a jamais été déployée sur une mission de longue durée à l’étranger, ses fonctions ont toujours impliqué de lourdes responsabilités. Elle a pu concilier cette exigence avec sa vie privée, notamment grâce au soutien de ses proches. Mais elle le reconnaît : pour les jeunes femmes qui envisagent une carrière militaire, la question du moment pour fonder une famille reste centrale.
« La Défense offre une carrière riche et diversifiée, marquée par un fort esprit de camaraderie. Mais il faut bien réfléchir aux implications personnelles, surtout lorsqu’on vise des post







