Vandezande : une famille au service de la Défense

Pour la famille Vandezande, l’uniforme se transmet presque comme un héritage. Officier depuis plus de 25 ans, le Commandant Delphine Vandezande perpétue une tradition familiale militaire bien ancrée, où plusieurs générations ont servi, et continuent encore de servir, sous les drapeaux. 


Entrée à la Défense à 18 ans, Delphine Vandezande ne voyait pas son engagement comme un choix exceptionnel : « J’ai grandi entourée de militaires, c’était la normalité ». Des deux côtés de sa famille, les carrières militaires s’enchaînent. Son père, le Colonel Vandezande, sa mère, le Sergent Haesen, ses oncles, ses tantes, ses grands-pères et même ses arrière-grands-pères ont tous servi dans l’Armée ou la Gendarmerie. « Je suis la quatrième génération d’officiers du côté paternel », souligne-t-elle.

 

La Défense en évolution
Si l’héritage est fort, Delphine Vandezande incarne aussi une Défense en mutation. « Quand je suis arrivée, on parlait de subordonnés. Aujourd’hui, on parle plutôt de collaborateurs ». Cette évolution s’accompagne, selon elle, d’une meilleure reconnaissance des compétences individuelles, mais aussi d’un climat plus inclusif.  

 

En tant que femme officier, elle note que l’uniforme lui a offert une forme de légitimité : «  L’uniforme m’a toujours protégée. Il impose une forme d’objectivité, là où dans d’autres secteurs les femmes doivent encore prouver leur autorité et leur compétence en permanence ».

 

Entre tradition et modernité
Cette transformation, elle la mesure aussi à travers son histoire familiale. Du côté paternel, son grand-père défendait une vision traditionnelle de la famille et avait incité sa belle-fille, la mère de Delphine, à quitter l’armée pour élever ses enfants. À l’inverse, son grand-père maternel s’est montré enthousiaste qu’elle poursuive une carrière militaire, fier de la voir accéder au grade d’officier là où lui-même était sous-officier.

 

Sa mère, pourtant, n’a jamais regretté son choix, explique le commandant : « L’armée lui a beaucoup apporté, mais, selon elle, avec quatre enfants et un mari souvent en mission, arrêter était le plus logique ». Aujourd’hui, elle observe avec satisfaction les évolutions de l’institution : « On dispose de solutions de garde, de télétravail… Les femmes ont davantage les moyens de concilier mission et maternité ».

 

La force des valeurs partagées
Au-delà des grades et des missions, c’est un socle de valeurs communes qui unit les générations : respect, loyauté et esprit d’équipe. 

 

Aujourd’hui, elle n’impose rien à ses enfants, mais reste attentive à ce qu’ils perçoivent l’engagement comme une possibilité, et non comme une obligation. « Peut-être que mon plus jeune fils suivra le même chemin… ou bien à la police. L’important, c’est qu’il y trouve du sens ».

 

Dans un monde en constante évolution, la famille Vandezande incarne ce lien rare entre tradition et modernité, entre transmission et adaptation.

Camille Henry

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