872 jours de missions au compteur

Après ses débuts à la 67ème Compagnie de Génie de Combat, le 1er Caporal-Chef Fabienne a poursuivi son parcours au sein de la 15ème Compagnie Construction, puis de la 14ème Compagnie du Génie de Combat, toujours basée à Amay. Avec 872 jours de missions à son actif, elle a su relever de nombreux défis. Retour sur son parcours unique au sein de la Défense.    

 

Lorsque Fabienne rejoint la Défense en 1992, elle fait figure de pionnière. Elle est l’une des premières femmes à intégrer la 67ème Compagnie de Génie de Combat, un milieu historiquement dominé par les hommes. « Quand je suis arrivée, certains de mes camarades n’ont pas compris ma présence ici », confie-t-elle. « Au début, il y avait beaucoup de doutes, mais je savais que je devais pouvoir prouver ma place ». 

 

L’intégration n’a pas été simple, mais sa détermination et son travail acharné ont vite fait taire les plus sceptiques. « Je me suis donnée à fond. Chaque geste, chaque mission, c’était une manière de prouver que j’étais capable », raconte-t-elle. Sa rigueur et son professionnalisme lui ont rapidement permis de s’imposer comme un soldat inflexible, respecté de ses pairs. « Au fil du temps, ils ont vu que je ne faisais pas de différence. Je n’étais ni plus faible, ni moins compétente, juste un soldat comme les autres ».

 

9 missions de grande envergure

 

Le parcours de Fabienne s’est aussi distingué par la diversité et l’intensité de ses missions. Avec 872 jours de missions à son actif, elle a pris part à des opérations extérieures exigeantes et parfois risquées.

 

Elle a notamment été déployée à trois reprises en Roumanie, dans le cadre de missions de soutien logistique ou de coopération en construction pour le NATO Multinational Battlegroup. Elle a également participé à l’Opération Vigilant Guardian (OVG), sur le territoire belge, où des militaires étaient mobilisés pour assurer la sécurité dans des lieux sensibles. 

 

À l’étranger, elle a été envoyée dans le cadre de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), où les membres du génie participaient à des missions humanitaires et de sécurisation. En Bosnie, elle a été engagée durant la mission Stabilisation Force (SFOR) de l’OTAN visant à maintenir un environnement sûr et stable après la guerre. Elle a aussi été intégrée à deux reprises à un détachement belge en Croatie, où elle a contribué au maintien de la paix.

 

Enfin, elle a participé à la stabilisation et à la reconstruction post-conflit au Kosovo dans le cadre de la Kosovo Force (KFOR).

 

Sélectionnée pour les missions au même titre que ses homologues masculins, elle précise : « Ce n’était pas une question d’être une femme ou non. On partait en peloton, donc si je réussissais les tests, je partais ». Sur le terrain, sa présence féminine s’est parfois révélée être un atout : « Au Liban, les femmes locales venaient plus facilement discuter avec moi ». 

 

Le terrain, seul juge

 

Des missions éprouvantes, un environnement exigeant, et une conviction inébranlable ; pour le 1er Caporal-Chef, le genre n’a jamais été une barrière. Seuls comptent l’engagement, la compétence et le travail d’équipe. « J’ai gagné leur respect à travers mes actions, pas mes paroles », affirme-t-elle.

 

Ce parcours, elle le doit à une force mentale hors du commun. « Le plus difficile, c’était de tenir bon, physiquement comme mentalement. Je ne pouvais pas montrer de faiblesse. Chaque test, chaque mission, c’était un défi ».

 

Avec ses 872 jours de missions, Fabienne incarne une génération de militaires qui ont prouvé que l’exigence ne connaît pas de genre. Sa trajectoire continue d’inspirer ceux et celles qui cherchent à faire leur place dan

Camille Henry

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