Anne-Marie Jansen : la première femme pilote de F-16 de Belgique

À une époque où l’aviation est majoritairement dominée par les hommes, Anne-Marie Jansen brise le plafond de verre et entre dans l’histoire en devenant la première femme pilote de F-16 en Belgique. Ce qui avait commencé comme un emploi de secrétaire devient rapidement un rêve qui, grâce à son travail acharné et sa détermination, devient réalité.

 

En 1986, Anne-Marie « Mie » Jansen commence sa carrière à la Défense en tant que sous-officier dans une orientation non technique. « Après un an de formation, j’ai été affectée en 1987 à la base aérienne de Kleine-Brogel comme secrétaire. Ce n’était pas un emploi que je voulais faire toute ma vie », raconte Anne-Marie. Pendant son temps libre, elle marche le long de la piste parallèle et observe les F-16 voler. « Ce monde m’était inconnu, mais j’ai su tout de suite : c’est ça que je veux faire ».

 

Le début d’une carrière historique

 

Anne-Marie se prépare intensivement pendant un an et demi aux épreuves d’admission, tant sur le plan théorique que physique. « Les femmes pouvaient déjà participer, mais aucune n’avait encore réussi ». En 1990, elle se porte candidate. Parmi plus de 500 candidats, elle parvient finalement à décrocher l’une des trente places.

Les trois premières années sont difficiles. « Les hommes n’étaient pas prêts à accueillir une femme dans l’escadrille. J’étais une prune sur un pommier, je ne deviendrais jamais une pomme », se souvient Anne-Marie. Malgré les résistances, elle vole pendant plus de dix ans sur F-16 et devient même instructrice. « En Bosnie-Herzégovine, j’ai participé à toutes les missions effectuées par les F-16 ».

 

Sous les projecteurs

 

En tant que première femme pilote de chasse, Anne-Marie attire souvent l’attention, ce qui n’est pas toujours bien perçu par ses collègues masculins. « Au final, nous faisions tous le même travail, mais l’attention était dirigée vers moi. On me l’a parfois reproché ».

Mais elle impressionne aussi à l’étranger. « Un jour, j’ai atterri en Italie avec un F-16. Les chefs d’escadrille sont restés bouche bée quand j’ai retiré mon casque et que mes longs cheveux sont apparus », raconte-t-elle en riant. « Ils n’avaient encore jamais vu de femme pilote de chasse ».

 

Un métier pour hommes et femmes

 

Après son temps comme instructrice, Anne-Marie vole encore trois ans en opérationnel sur avion de transport C-130, puis donne des cours sur le Marchetti. Elle prend sa retraite à 45 ans. « Je suis fière de ce que j’ai accompli », dit-elle. « Chaque métier est accessible aux femmes, tout autant qu’aux hommes ».

Wilge Decraene

Archief