Armurier, « optronicien » : des réparateurs pas comme les autres
Une dizaine de jeunes recrues ont entamé, fin août, au Centre de formation logistique de Tournai, une formation unique à la Défense : « Réparateur système d’armes », avec le choix de la spécialité armurier ou électronicien. En neuf mois, ces sous-officiers vont apprendre à manipuler et réparer les systèmes d’armes, des plus simples aux plus complexes.
« Nous avons adapté notre programme aux nouveaux besoins des systèmes d’armes modernes », souligne Maurice Refla, chef de la formation Maintenance Weapon Optics and Electronics. Le Centre de formation logistique de Tournai prépare des spécialistes en armurerie et en optronique. Une attention particulière est portée à la coopération belgo-française du projet CaMo, avec des véhicules comme le Griffon, le Caesar et le Jaguar. L’objectif est de répondre à une demande croissante de spécialistes capables d’assurer la sécurité des opérations militaires, en garantissant un bon fonctionnement des équipements.
Systèmes d’armes complexes
Les élèves débutent par un tronc commun qui leur permet d’acquérir les bases en électronique, en physique mécanique, en réseaux,… « Non seulement ils apprennent à souder et tarauder mais ils découvrent aussi les fondamentaux en matière de distribution d’énergie, condensateurs, diodes ou transistors », explique le premier sergent Eric Litamba Bokoko, instructeur à Tournai. « Grâce à une bonne compréhension des différents circuits et capteurs intégrés dans nos systèmes d’armes, ils seront en mesure, plus tard, de poser un diagnostic correct sur les pannes et de les réparer. »
Les systèmes d’armes modernes sont en effet de plus en plus complexes : « Il n’y a pas que l’arme en tant que telle », précise l’instructeur. « Celle-ci repose sur tout un système électronique et mécanique de manière indissociable. Pour intervenir efficacement en appréhendant l’ensemble du système, acquérir des bases dans ces domaines est par conséquent devenu indispensable. »
Les mains dans le cambouis
Après cette phase d’apprentissage en commun, les élèves choisissent parmi deux voies : armurerie ou optronique. Pour ceux qui choisissent la voie de l’armurerie, l’apprentissage se concentre sur le maintien et la réparation des armes. « Si un armurier n’a pas eu les mains dans le cambouis à la fin de la journée, c’est qu’il n’a pas travaillé », estime Maurice Refla.
Travaillant autant sur des armes légères que lourdes, comme les fusils d’élite ou des mitrailleuses, les armuriers assurent le bon fonctionnement de l’équipement essentiel en situation de combat. Ils garantissent donc que les armes sont prêtes à l’usage. « Armurier est un métier qui tue », confie le Premier sergent Leclercq, également instructeur. La responsabilité d’un tel métier est immense : autoriser ou non le tir. « Un seul écart dans la vérification ou la réparation et les conséquences peuvent être fatales. Nous devons être irréprochables. »
Combiner études et passion
Pour leur part, les optroniciens se spécialisent dans l’électronique et le réseau, manipulant des technologies de pointe telles que les drones ou les radars. Les armes évoluent, avec l’utilisation d’écrans et de systèmes de visée, et ainsi des compétences en électronique et en programmation deviennent indispensables.
« J’ai fait un bachelier en informatique dans le civil avant de m’engager à la Défense », explique le Sergent Martin Hanin, étudiant en optronique. « Avec mes compétences, j’ai trouvé dans l’optronique un moyen de combiner mes études antérieures et ma passion pour la technologie et les systèmes d’armes. »
En fin de formation, les jeunes rejoindront diverses unités pour assurer la maintenance des systèmes d’armement. Ils interviendront à différents niveaux : au sein des unités opérationnelles, au niveau logistique pour appuyer les opérations, ou encore dans les dépôts.