Les fouilles de Waterloo : un espoir de guérison pour les vétérans
Durant dix jours, l’association britannique Waterloo Uncovered a proposé, à la ferme de Mont-Saint-Jean, site historique de l’hôpital de campagne de Wellington, une initiative originale alliant archéologie et thérapie. Ce projet, mené du 3 au 13 septembre, a contribué à la réhabilitation des vétérans souffrant de stress post-traumatique (PTSD) à travers la découverte de vestiges historiques et le soutien psychologique. Reportage.
Une équipe internationale de vétérans, dont un Belge, participe aux fouilles sur le site de Waterloo. Ces volontaires ne sont pas de simples spectateurs de l’histoire ; ils jouent un rôle actif dans l’exhumation des vestiges de la célèbre bataille. Cela leur permet de contribuer à la préservation du patrimoine tout en participant à leur propre rétablissement.
L’Adjudant-major Jan, témoin d’actes de grande violence durant sa carrière, explique : « Nous sommes encadrés par une équipe de psychologues. Ils nous aident si ça ne va pas et que nous ressentons un besoin de soutien ou d’isolement. »
Un retour sur le champ de bataille
Pour ces vétérans, retourner sur un champ de bataille, même historique, peut sembler paradoxal mais c’est aussi un moyen de retrouver des repères.
« Pour une fois, on peut travailler à l’international sans se soucier de devoir se cacher ou d’être pris pour cible », confie l’Adjudant-major Jan. « C’est vraiment libérateur de collaborer sans craindre une attaque. »
Les activités sur le site rappellent des aspects familiers de la vie militaire, tels que la discipline, la camaraderie et le travail d’équipe, tout en offrant un environnement propice à l’échange. « Travailler avec des personnes qui ont aussi vécu des traumatismes crée un espace pour discuter de sujets que l’on ne pourrait pas aborder ailleurs », ajoute le vétéran belge.
Un projet chargé d’émotion
Sous les tentes de Mont-Saint-Jean, vétérans et civils collaborent pour exhumer des fragments d’histoire, mais aussi pour mieux comprendre et apaiser leurs propres blessures. Chaque découverte, qu’il s’agisse de munitions ou d’ossements humains ou animaux, fait écho à l’expérience personnelle des participants.
« On part de zéro, sans savoir ce qu’on va découvrir, et ça rend l’expérience incroyable », explique le vétéran. Ce lien entre l’histoire passée et les réalités présentes confère aux fouilles de Waterloo une dimension humaine et thérapeutique.
En redonnant vie à des éléments du passé, Waterloo Uncovered permet aux vétérans de trouver un espace de guérison unique, où la collaboration et la solidarité sont au cœur de l’expérience.