
Battlefield of Things : un hackathon pour innover en matière de drones
Le hackathon Battlefield of Things 2: Drones s’est achevé ce week-end à Saint-Trond, après 48 heures de collaboration intense. Répartis en 31 équipes, quelques 190 participants ont travaillé sur des défis concrets : augmenter la production de drones en cas de crise, améliorer la formation des pilotes et résister au brouillage GPS. Cette deuxième édition fut une belle réussite.
En résumé : du travail jusqu’à 4h du matin, 600 cannettes de boissons énergisantes et des litres de café. Pendant 48 heures, militaires, industriels, développeurs et passionnés de technologie ont uni leurs compétences pour repousser les limites des systèmes d’aéronefs sans pilote.
L’événement, ouvert à tous les profils, a particulièrement valorisé les expertises en intelligence artificielle, robotique et science des matériaux. Un jury de haut niveau, composé entre autres du Général-major Jean-Pol Baugnée, du Général de brigade Didier Polomé et du lieutenant-Général Tom Wouters, a supervisé cette émulation technologique.
Des solutions ancrées dans les besoins opérationnels
Trois axes majeurs structuraient les ateliers : innovation technologique, modernisation des processus et développement d’un écosystème durable.
Jasper, développeur web dans les secteurs santé et services publics, participait pour la seconde fois : « Mon idée initiale était de développer une intelligence artificielle permettant aux drones de détecter les changements sur un parcours répété. Mais après échange avec un expert militaire, nous avons identifié un besoin plus urgent et réalisable en moins de quarante-huit heures. »
Son équipe a ainsi conçu une application de gestion de batterie pour des systèmes d’aéronefs sans pilote, tel que le PUMA Long Endurance, alertant les opérateurs aux différents seuils de charge. « Nous l’avons développée en une dizaine d’heures », précise-t-il avec un sourire fatigué.
Une expertise Défense
Outre les participants, l’événement a réuni une trentaine de spécialistes de premier plan. Le sous-Lieutenant Victor Van der Elst, ancien champion national de course de drones, côtoyait Bart Theys, expert en drones hybrides imprimés en 3D, Jean Vanhay, spécialiste en contre-UAS (systèmes aériens sans pilote), et le lieutenant-Colonel Gauthier Coton, responsable de la cellule UAS de la Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR).
Parmi les experts figurait aussi le Commandant Luc De Clerck, qui compte à son actif des opérations en Afrique centrale, Somalie et Afghanistan. « Mon rôle est de faciliter les échanges entre participants civils et militaires. Je réponds aux questions techniques spécifiques, car bien que les participants maîtrisent parfaitement leur domaine d’expertise, ils ne connaissent pas toujours le fonctionnement interne de la Défense. »
Un ingénieur venu de Bristol souligne la bonne dynamique de collaboration : « Nous avons fait onze heures de route pour être ici. C’est une opportunité unique de dialoguer directement avec des militaires et de comprendre leurs besoins concrets. » Son équipe s’est concentrée sur la résistance au brouillage GPS en conditions opérationnelles.
Un vivier de nouvelles vocations
Ces hackathons suscitent parfois de véritables vocations. « Jusqu’à soixante réservistes pourraient nous rejoindre après cet événement », estime le Commandant De Clerck.
Les réservistes présentent des situations et des profils variés : étudiants, doctorants ou professionnels aguerris, ils sont soit intégrés aux unités opérationnelles, soit mobilisables en cas de crise locale.
Spécialiste en transformation digitale dans le monde civil, Valérie suit ainsi sa Phase d’Initiation Militaire (PIM) à Marche-en-Famenne pour devenir réserviste au sein de la Marine. « J’ai voulu m’engager pour faire évoluer les choses à mon échelle », confie-t-elle. Sa démarche a débuté à la suite d’un précédent hackathon.
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