Ci-MEG : la puissance des mots en situation de conflit
C’est sur le terrain de manœuvres de Libavá, dans la région d’Olomouc en République tchèque, que le Civil-Military Engagement Group (Ci-MEG) prend part à un vaste exercice impliquant dix nations de l’OTAN, du 1er au 11 octobre. Avec Powerful Word 24, quelque 300 militaires, dont neuf belges, entraînent leurs capacités PSYOPS (opérations psychologiques) et CIMIC (coopération civilo-militaire) dans un scénario de défense collective.
Le camp Smilov est situé au nord du terrain de manœuvres de Libavá, le deuxième terrain le plus vaste de Tchéquie avec une superficie de 235 km². Ce terrain était déjà utilisé par les armées du Pacte de Varsovie durant la guerre froide.
Le camp se compose d’une trentaine de baraquements en bois au confort spartiate, de quelques tentes et de quelques conteneurs sanitaires.
Informer et préparer la population…
Le scénario de l’exercice : suite à l’invasion d’un pays voisin par un ennemi puissant, la population commence à fuir devant la poussée de ses troupes, malgré la résistance militaire. Les flots de réfugiés limitent la liberté de mouvement des troupes de l’OTAN.
L’adversaire utilise tous les moyens possibles pour empêcher les déplacements des troupes de l’OTAN, en les attaquant par exemple. Ses unités spéciales n’hésitent pas à faire appel aux milices, c’est-à-dire aux groupes armés illégaux. Mais l’ennemi recourt également aux techniques de propagande, de désinformation et aux cyber-attaques. Son objectif : influencer la population contre la présence des troupes de l’OTAN, en la divisant et en semant la confusion.
… et contrer la désinformation
En réaction, les analystes et les planificateurs en opérations psychologiques (PSYOPS) et en cybersécurité élaborent des plans visant à contrer ces menaces. La population est informée au moyen de messages diffusés par haut-parleur, spots radios, pamphlets, etc.
Dans le même temps, les spécialistes en coopération civilo-militaire (CIMIC) prennent soin de communiquer avec les autorités locales comme les bourgmestres, commissaires de police, pompiers et services de secours ainsi qu’avec les organisations caritatives. Il s’agit d’organiser au mieux le transport et l’accueil des réfugiés dans les camps gérés par la Croix-Rouge tchèque et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Les organisations gouvernementales et non-gouvernementales nationales et internationales sont également un maillon important dans cette chaine de secours.
Favoriser les contacts directs
En offrant un lieu sécurisé pour les réunions avec les autorités et les organisations, l’ouverture d’un CIMIC-Centre facilite les contacts avec la population. Tous les acteurs locaux peuvent y entrer en contact direct avec les militaires, ce qui améliore la coordination des activités.
Mieux réguler les mouvements de population facilite la circulation des colonnes militaires. L’organisation de la défense des infrastructures territoriales s’améliore également.
Des capacités non-léthales au service du commandant des forces
Grâce à leur connaissance de l’environnement civil et à leur expertise en moyens de communication modernes, les PSYOPS et les CIMIC sont des facilitateurs indispensables à la réalisation de la mission. Les premiers en informant et en contrant la désinformation, les seconds en facilitant la liberté de mouvement grâce à la coopération avec les organisations humanitaires et les autorités locales. Autant d’actions qui reposent sur le travail assidu des analystes et planificateurs du Ci-MEG.