COMIX : opérations de diplomatie de Défense
En avril, les délégués Béninois de la « COMIX 24 » étaient en Belgique pour une visite de 5 jours… L’occasion d’exposer le travail des diplomates de la Défense et leurs visions de l’avenir.
Une Commission Militaire Mixte (COMIX) se tient annuellement entre les pays entretenant un partenariat bilatéral structuré pour mettre en pratique le dialogue stratégique entre la Défense et ses partenaires privilégiés.
En avril, le Département Stratégie de la Défense, ACOS Strat, a rencontré des émissaires de l’État-major du Bénin.
Souvent perçu comme agissant dans les limbes, à des kilomètres au-dessus du fantassin, de l’infirmier, du technicien ou du matelot, la Division Politique de Défense réfléchit, se concerte en interne puis négocie les plans de coopération que la Défense et son personnel déploieront à travers le monde.
Autour de la table
Autour de la table : 4 officiers béninois, 8 responsables belges. Le chef de la Division Politique de Défense, le Général de Brigade Xavier Deneys, inaugure la COMIX : « Le Bénin est un exemple de coopération bilatérale par excellence. Depuis la dernière COMIX, où mon équipe avait été reçue à Cotonou, la coopération s’est encore intensifiée. Je tiens à ouvrir personnellement cette 22ème édition, car elle est sans aucun doute la première étape vers les célébrations des 25 ans de partenariat militaire entre nos deux nations. »
Les échanges de la COMIX ont dressé un bilan des activités bilatérales de la Défense au Bénin en 2023 et début 2024, puis d’esquisser la matrice des activités pour 2025 et au-delà.
Le lien Bénin-Belgique
Le Bénin et la Belgique sont quelque peu similaires : un petit pays au regard de ses voisins, peu de ressources naturelles, un mélange nord-sud de populations et de langues. Une littoral étroit avec un port important, poumon d’une économie florissante. Des similitudes qui ont conduit les deux nations à se comprendre et à s’entraider depuis un quart de siècle.
Le Bénin est un pays hospitalier, stratégiquement situé et politiquement stable.
Ces dernières années, il a cependant été confronté à un défi sans précédent sur son flanc nord. Des groupes armés menacent la souveraineté du pays, terrorisent la population et entravent les échanges commerciaux.
En réaction, le gouvernement a décidé de mettre en place une force d’élite : la Garde Nationale. Et c’est à la Belgique que le Bénin s’est adressé pour l’amener au niveau souhaité. Ainsi depuis 2023, les unités de combat de la Défense (les bataillons du 12/13 de Ligne de Spa, du 2 Commando de Flawinne, et du 3 Parachutistes de Tielen) se relayent pour épauler leurs frères d’armes de la Garde Nationale.
Programme de partenariat militaire
« Et ce n’est qu’une partie de notre programme de partenariat militaire avec le Bénin. Mais c’est singulier : personne ne parle jamais de ce que nous faisons avec le Bénin. C’est pourtant le pays hors Europe avec lequel la Défense est la plus active », témoigne Martin Gourgue, responsable des relations bilatérales avec le Bénin à ACOS Strat.
Au terme de 10 heures de discussions intenses, les Défenses des deux pays se sont engagées à poursuivre leurs efforts communs. Le mot d’ordre des parties sont la flexibilité et la transparence.
La Défense belge s’engage à soutenir le Bénin en 2025 dans le renforcement des capacités (« Capacity Building ») de la Garde Nationale, de la Marine et des Communications stratégiques, et à former des cadres béninois à l’École Royale Militaire (ERM) et à l’École Royale des Sous-Officiers (ERSO).
Les Béninois ont offert à la Défense un espace pour construire un pôle logistique dans les zones portuaires et aéroportuaires de Cotonou. Ces zones de stockage permettront à la Défense d’appuyer ses exercices, ses formations et ses missions, telles que les opérations d’évacuation des non-combattants (NEO).
Colonel-major Loko, qui dirige la délégation béninoise, conclut : « J’étais encore capitaine lorsque j’ai travaillé avec les Belges sur de grands projets de génie au Bénin, dès le tout début de notre coopération militaire. Et force est de constater que les efforts de nos armées portent leurs fruits. Nous serons ensemble à Bruxelles le 21 juillet et à Cotonou le 1er août pour célébrer ce partenariat dans nos capitales respectives. »