La Défense néerlandaise fait construire quatre frégates de lutte anti-sous-marine, deux pour la Marine néerlandaise et deux pour la Marine belge, afin de renouveler leur flotte commune. La mission principale de ces frégates : détecter et combattre les sous-marins à distance.

Cette construction s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les Marines belge et néerlandaise, qui renouvellent conjointement leurs flottes. Le Conseil des ministres a approuvé l’achat vendredi. Damen construira les navires, Thales Nederland le système intégré de radar et de contrôle des tirs.

Tâche principale

La mission principale des frégates « Anti Submarine Warfare » (ASW) est de détecter et de combattre les sous-marins à distance. Cela se fait en partie à l’aide de l’hélicoptère de bord NH90. La frégate et l’hélicoptère peuvent tous deux lancer une torpille pour mettre hors service ou expulser un sous-marin. Il s’agit de la torpille Mk54, qui sera disponible dans quelques années.

Les navires seront également équipés d’armements et de capteurs de pointe : le système de guerre sous-marine (Under Water Warfare Suite) permet à l’équipage de connaître en temps utile la menace sous-marine. Mais le Naval Strike Missile pour les cibles de surface et l’ESSM Block 2 pour la défense aérienne seront également à bord.

Les frégates mesurent 145 mètres de long, plus de 17 mètres de large et comptent un équipage de 117 personnes. De plus, elles peuvent accueillir 35 militaires supplémentaires afin d’effectuer des missions spécifiques.

Plus cher que prévu

L’achat des deux frégates coûtera environ deux milliards d’euros, soit plus cher que prévu en 2018. Une partie du surcoût est liée à l’inflation, une autre à la décision de la Ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, d’équiper entièrement les frégates, tant en termes d’armement que de capteurs à bord. Compte tenu de ce coût supplémentaire considérable, les Pays-Bas se sont engagés à renforcer davantage la coopération industrielle durable entre nos deux pays dans les années à venir. Par exemple, 355 millions d’euros de commandes seront passées auprès de l’industrie belge.

À partir de 2030

La première nouvelle frégate sera livrée à la Marine Royale néerlandaise fin 2029. La Marine belge peut s’attendre à sa première nouvelle frégate au second semestre 2030. Ensuite, ce sera à nouveau le tour des Pays-Bas avant que la quatrième frégate ASW n’arrive à la base navale de Zeebruges au second semestre 2031.

Les deux pays collaborent activement pour remplacer leurs navires dans les années à venir. La Belgique est ainsi responsable de l’achat des douze navires de lutte contre les mines (MCM) – six pour chaque marine – tandis que les Pays-Bas sont responsables de l’achat des quatre frégates ASW – deux pour chaque marine. Ces nouveaux bâtiments remplaceront les quatre frégates actuelles multirôles – ou « M-fregatten » – de construction néerlandaise et entrées en service dans les années 1990. La Belgique en avait racheté deux exemplaires d’occasion aux Pays-Bas en décembre 2005, le Leopold 1 et la Louise-Marie.