JTAC : une coopération dans les trois dimensions
Souvent opposés sur les terrains de foot, la Belgique et les Pays-Bas sont de plus en plus souvent partenaires en matière de coopération militaire. Depuis 1999, les deux pays unissent ainsi leurs forces pour former les contrôleurs aériens avancés ou « Joint Terminal Attack Controller » (JTAC). Mais de quoi s’agit-il ?
Dans les films, tout est voué au spectacle : les avions de chasse larguent leurs bombes et mitraillent avec précision. Ce que l’on ne voit généralement pas ? Les yeux au sol de ces avions. The eyes on the ground : c’est ici qu’intervient le JTAC.
« Le JTAC est un militaire formé pour intégrer l’appui aérien dans les manœuvres des forces terrestres », explique le major Didier Loeman. En 13 semaines de formation, les étudiants néerlandais et belges apprendront un tas de choses de la part du Major.
F-16 belges et Marchetti
« Nous avons un accord de coopération avec les Pays-Bas pour cette formation spécifique depuis 1999. Nous envoyons régulièrement nos étudiants belges aux Pays-Bas et utilisons leurs installations », explique Loeman.
En retour, la Défense soutient le cours en fournissant des instructeurs et un soutien aérien. « Nos F-16 belges et nos Marchetti sont dans les airs pour soutenir la formation. »
Mer des Wadden…
L’une des installations néerlandaises se trouve au milieu de la mer des Wadden, sur l’île pittoresque de Vlieland. D’un côté, on se promène tranquillement dans les rues sans voitures, mais à quelques kilomètres de là se trouve un immense terrain d’entraînement où des avions de chasse effectuent des attaques sur leurs cibles.
« Ici, les élèves apprennent à se concentrer sur une seule cible, un seul objectif, un seul avion. Ils vont essayer d’attirer en toute sécurité l’attention du pilote sur cette cible pour éventuellement de l’attaquer. La position de tir se prête ici particulièrement bien au laser, mais aussi aux vraies munitions. »
… et Ardennes belges
Les Néerlandais disposent du simulateur et d’un grand terrain d’entraînement, mais les élèves s’exercent également dans les Ardennes belges. « La Belgique dispose de terrains plus difficiles, comme le terrain d’Elsenborn. Nous nous y entraînons à l’appui-feu au sol, y compris avec des mortiers. Ce type de terrain n’existe que chez nous. »
Le JTAC ne se contente pas d’être l’œil de l’avion, il doit aussi permettre de travailler dans toutes les dimensions afin d’éviter les dégâts collatéraux toujours possibles.
Regards croisés
D’une durée de 13 semaines, la formation bénéficie du partage des connaissances, de l’infrastructure et des ressources de la Belgique comme des Pays-Bas.
« Le JTAC porte une grande responsabilité. Et c’est une fonction opérationnelle qui permet d’apporter de la valeur ajoutée aux manœuvres au sol », conclut le major Loeman.