Drones Integrator : la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg unissent leurs forces

Durant ce mois de juin, plusieurs militaires belges du nouveau peloton Integrator, appartenant au Bataillon ISTAR, participent à l’exercice Unified Torch à Deelen, aux Pays-Bas. Avec leurs collègues néerlandais du Joint ISTAR Command (JISTARC), ils s’entraînent pendant quatre semaines à la collecte de renseignements avec le système de reconnaissance sans pilote Integrator.

 

« Good launch, steady climb », entend-on. Le X-300 Integrator UAV (Unmanned Aerial Vehicle) entame son vol d’entraînement de six heures. Une équipe de militaires belges et néerlandais contrôle attentivement le drone depuis le sol. L’objectif est d’observer la criminalité fictive autour de la base aérienne de Deelen.

 

« En tant que membre d’une unité de renseignement, nous prenons des photos aériennes et des images vidéo de la zone. Par exemple, nous pouvons détecter l’activité ennemie ou suivre certains véhicules High Value Target », explique Ewan, le commandant de la section néerlandaise de JISTARC. « Ces images sont visionnées, analysées et documentées en direct. »

 

Équipe de trois personnes

 

La mise en œuvre d’un système d’aéronef sans pilote tel que l’Integrator nécessite une équipe complète. « Les personnes les plus importantes sont les équipes au sol », explique Emil, l’opérateur belge du véhicule aérien (Air Vehicule Operator – AVO). « Ils s’assurent que tout est prêt. En outre, nous avons un opérateur de capteur. Il gère la caméra de l’Integrator et filme tout. Et puis, bien sûr, il y a l’opérateur, qui contrôle le système et est en contact avec les radios », précise Emil. « À un niveau supérieur, il y a bien sûr le chef de la mission, qui surveille tout et qui est en liaison avec, par exemple, un contrôleur aérien avancé (JTAC). »

 

Premier vol solitaire

 

Après une année de formation aux Pays-Bas et un examen final à Aruba, certains opérateurs belges effectuent actuellement leur premier vol solo aux Pays-Bas. « C’est vraiment passionnant », déclare Cédric. Lui aussi est opérateur de véhicule aérien au sein du peloton Integrator du bataillon ISTAR belge. « Avant, je travaillais avec les éclaireurs au sol, maintenant je vois tout depuis les airs. Dommage qu’il y ait des nuages, parce que j’aimerais bien une fois voler à plus de quatre mille pieds, » ajoute-t-il.

 

Orchestration Benelux

 

Depuis 2020, la Défense dispose de deux systèmes Integrator. Si l’on ajoute les trois systèmes néerlandais et les deux luxembourgeois, le Benelux dispose d’un total de sept systèmes Integrator. Tous ces systèmes font partie d’un pool et sont donc disponibles pour les trois pays. « Cela signifie qu’un équipage belge complet peut piloter un avion néerlandais et vice versa », poursuit Ewan. « Les Pays-Bas assurent la formation et sont également responsables de l’entretien des équipements. De plus, tous les systèmes sont enregistrés aux Pays-Bas, ce qui signifie que les appareils doivent être conformes aux lois et réglementations néerlandaises. ». Pour chaque système, il y a deux drones à disposition.

 

X-300 Integrator à Lombardsijde

 

Le peloton belge de drones Integrator est encore en cours de développement. Avec les premiers diplômés AVO et un analyste en formation, il se dessine de plus en plus. Son propre simulateur de vol est toujours installé à Heverlee pour le moment, mais déménagera à Lombardsijde, tout comme les militaires, à l’avenir. D’ici 2024, ce peloton devrait être pleinement opérationnel et participera à un exercice ISTAR de grande envergure en Norvège.

Wilge Decraene

Vincent Bordignon

Nathalie Mylle