
Entraînement intensif en Allemagne pour le 2Cdo
Durant trois semaines, le 2e Bataillon de Commandos (2Cdo) de Flawinne a investi les vastes camps américains de Grafenwöhr et Hohenfels, en Allemagne, pour s’entraîner face aux menaces actuelles. À travers des tirs réels et des scénarios inspirés des conflits récents, le bataillon affine sans relâche ses techniques et tactiques afin de se tenir prêt à intervenir sur tous les terrains.
Du 7 au 29 avril, le 2Cdo a pu pleinement profiter des installations de Grafenwöhr et Hohenfels, réputées pour être parmi les meilleures d’Europe pour des exercices de tirs réels (LFX). Le bataillon a déployé un arsenal complet : mortiers de 81 mm, missiles Spike, fusils de précision en différents calibres et mitrailleuses lourdes.
L’ambition de ses moyens
Sur le terrain, jusqu’à huit stands de tir sont utilisés chaque jour pour maximiser l’entraînement dans des conditions réalistes. « Nous nous entraînons ici avec une intensité et dans des conditions aussi réalistes que celles rencontrées en mission, afin d’améliorer nos capacités à répondre à l’ensemble des menaces », souligne un instructeur de tir.
Pour illustrer l’intensité de ces trois semaines d’exercice, les militaires ont utilisé une grande quantité de munitions de petit et moyen calibre, ainsi que différents types de grenades. « L’usage de ce matériel varié est essentiel pour s’assurer que chaque aspect de l’entraînement soit abordé », explique l’instructeur de tir.
Les militaires ont pu s’appuyer sur près de 70 véhicules allant des Fox (réaction rapide) aux Wolf (transport tactique léger) et Dingo (blindé polyvalent), tous équipés pour les missions spécifiques.
Nouvelles menaces, nouvelles réponses
Les scénarios d’entraînement sont basés sur des menaces réelles. Les retours d’expérience de conflits récents, notamment en Ukraine, ont conduit à l’adaptation des méthodes de formation. « Nos entraînements ont évolué. On intègre beaucoup plus de scénarios inspirés des dernières confrontations militaires, en particulier pour la gestion des menaces en milieu urbain, comme les attaques de drones et les pièges », explique un des instructeurs de CQB (combat en zone urbaine).
Dans cette dynamique, les équipes sont formées avec des équipements spécifiques, dont des drones et des systèmes modernes comme les missiles Spike. Ce dernier permet de traiter des cibles jusqu’à 4.800 mètres. « Le Spike est un atout majeur : il nous permet de neutraliser des cibles à distance tout en restant hors de portée des tirs ennemis. Grâce à son guidage optique, nous pouvons ajuster la trajectoire en temps réel pour une précision maximale », précise un tireur.
Formation intensive et travail en équipe
En Allemagne, les conditions d’entraînement sont bien plus adaptées que celles en Belgique, où les règles administratives limitent parfois l’efficacité des exercices. « Ici, on bénéficie d’une plus grande flexibilité pour travailler dans des conditions réelles de combat », ajoute un responsable des opérations.
Le travail en équipe est essentiel, chaque membre ayant un rôle précis. Comme le souligne un tireur de mortier : « Nous ne tirons jamais seuls, chaque tir est calculé précisément avec l’aide d’un observateur pour garantir la sécurité et l’efficacité de l’attaque ». Ces entraînements représentent également une expérience clé pour les jeunes cadres, leur offrant une maîtrise essentielle des systèmes d’armement lourds et des compétences en commandement tactique.









