Formation au combat rapproché pour le 3 Para

Fin décembre, le 3e Bataillon de Parachutistes de Tielen organisait des sessions d’entraînement au Close Quarter Battle (CQB). Il s’agit d’entraînements au combat spécifiquement destinés aux zones urbaines disposant d’espaces limités, tels que des bâtiments vides. Après deux semaines de théorie et de drills, une cinquantaine de paras ont pu, au cours de la troisième semaine, mettre en pratique toutes les techniques et tactiques grâce à des scénarios réalistes. 

 

L’assault stack pénètre de nuit dans un bâtiment, tandis qu’un cordon de snipers surveille l’extérieur. BAM ! La porte d’entrée est ouverte à l’aide d’explosifs (breaching). Après avoir fouillé le bâtiment, la patrouille part avec l’appui aérien d’un hélicoptère Apache néerlandais et d’un F-16. 

 

Des exercices comme celui-ci, avec pour théâtre Bourg-Léopold et Lommel, constituaient l’apothéose de trois semaines d’entraînement CQB intensif. Les drills et les leçons théoriques de la première semaine ont été traduits en scénarios au cours de la deuxième semaine. Lors des démonstrations, il est vite apparu qu’il n’y a pas de méthode standard qui fonctionne toujours. Les tactiques doivent en effet être adaptées en fonction de la situation et de l’environnement. Au cours de la troisième et dernière semaine, toutes les compétences acquises ont été appliquées dans des situations réalistes. 

 

Ce cours est un concept assez nouveau parmi nos troupes, mais c’est sur le point de changer. Tant les para commandos récemment sortis de Marche-les-Dames que les plus expérimentés y ont participé cette fois-ci. À l’avenir, toutes les nouvelles recrues suivront ce cours.

 

“Every soldier is a sensor”

 

Après des années d’entrainements en zone boisée, le focus se déplace désormais sur la formation en zone urbaine. Cela est beaucoup plus complexe. « Every soldier is a sensor », indique DC, l’instructeur en chef. « Il est impossible de tout voir dans un tel environnement. Il doit y avoir une grande confiance dans les deux premiers hommes, les « capteurs ». En tant que chef d’équipe, vous devez être capable de lâcher prise. Travailler ensemble comme un seul homme et oser faire confiance à ses hommes de tête est précisément la difficulté. L’intégration des tactiques de base dans un environnement plus complexe n’est pas non plus évidente. »

 

La fluidité est la sécurité

 

« L’objectif de ces exercices est d’établir les contacts corrects, de neutraliser les bonnes personnes et de transporter de la bonne manière les cibles de haute valeur. Ils s’entraînent ainsi au contre-terrorisme et à l’exécution d’une opération de récupération d’otages. L’ensemble forme un peu une danse : les actions doivent s’enchaîner avec fluidité et rapidité », selon DC. « Pendant ces exercices, il y a beaucoup de situations dangereuses et complexes. Les attaques peuvent venir de différents côtés. Tout ne peut pas être sécurisé, donc dans ces moments-là, la vitesse et la fluidité sont votre meilleure sécurité », ajoute-t-il.

 

Expérience partagée

 

En plus de former les stagiaires, ces exercices intégrés entretiennent également la coopération entre nos différents spécialistes. Toutes les branches de l’unité et toutes les capacités telles que les snipers, Pathfinders et les Joint Terminal Attack Controllers (JTAC) doivent travailler en étroite collaboration, entre elles mais aussi au sein du bataillon dans son ensemble. Le mélange d’expériences constitue ici une valeur ajoutée. « L’intention est qu’à terme, chacun soit l’homme qu’il faut, capable de se tenir dans n’importe quelle position. C’est notre ambition », conclut DC.

Bilitis Nijs

Gert-Jan D'haene

Mathieu Duhembre