
La 10e escadrille, pilier de la transition vers le F-35
Une étape clé a récemment été franchie avec la réception de quatre simulateurs de vol F-35. Ces systèmes de pointe permettent désormais de lancer les premières sessions de formation sur sol belge, marquant le début concret de l’entraînement national autour du F-35.
À la base aérienne de Florennes, la 10ème escadrille joue un rôle central dans la montée en puissance du programme F-35. Forte de son expertise en simulation, de sa polyvalence et de sa vision intégrée de l’entraînement, elle prépare dès aujourd’hui l’environnement opérationnel de demain en soutenant activement le développement de cette nouvelle capacité.
La 10ème escadrille s’inscrit dans une continuité symbolique : elle a repris l’insigne du Dragon d’argent, hérité d’une escadrille de chasse de nuit basée à Beauvechain. Ce symbole modernisé reflète la volonté de conjuguer tradition et innovation, tout en affirmant une nouvelle identité adaptée aux défis contemporains.
Formation pilotée depuis le sol et façonnée aux États-Unis
Les simulateurs sont contrôlés depuis des stations IOS (Instructor Operating Station), véritables centres de contrôle pédagogique. Les instructeurs y conçoivent des scénarios, peuvent mettre en pause une mission, adapter les paramètres ou débriefer instantanément les pilotes. Les membres de la 10ème escadrille, formés aux États-Unis, assurent une gestion pointue et dynamique de l’entraînement.
C’est à Luke Air Force Base, en Arizona, qu’en mai 2024, plusieurs pilotes ont entamé leur formation sur les simulateurs F-35. Sans phase de vol réel, cette formation leur a permis d’accumuler plus de 500 heures de simulation. Leur présence prolongée jusqu’en janvier 2025 a permis de maintenir leur qualification et de préparer leur retour en Belgique, juste avant la livraison des simulateurs.
Une escadrille au service de la transformation
La 10ème escadrille ne se limite pas à la formation sur simulateur. Elle est également responsable de la standardisation des procédures adaptées au F-35, de la planification opérationnelle et de l’intégration du nouvel appareil dans l’espace aérien belge ainsi que du soutien aux autres escadrilles F-35 et au groupe de vol.
Une infrastructure tournée vers l’OTAN et le futur
D’ici fin 2025, huit simulateurs EBS (Effects Based Simulator) viendront compléter le dispositif. Interconnectables, ils permettront à la Belgique de participer à des entraînements conjoints avec ses partenaires via le réseau OTAN. L’objectif à terme : développer des capacités LVCT (Live Virtual Constructive Training : un système combiné d’entrainement virtuel en temps réel) pour simuler des menaces complexes dans un environnement virtuel et collaboratif.
La montée en puissance technique s’accompagne d’un renforcement humain. La maintenance des simulateurs est assurée par une équipe mixte : techniciens militaires, personnel Lockheed Martin, et bientôt des techniciens civils belges, actuellement en formation depuis début juin. Leur mission : garantir la disponibilité des systèmes, configurer les casques, effectuer les mises à jour logicielles et matérielles, et assurer la fluidité des sessions d’entraînement.
Avec l’introduction du F-35, la simulation devient un pilier incontournable de l’entraînement. Certaines missions ne seront désormais réalisées que sur simulateur, en raison des contraintes de l’espace aérien ou de la complexité des scénarios. Grâce à l’investissement de la 10ème escadrille, la Force Aérienne belge se dote d’une capacité de formation à la hauteur des défis technologiques et opérationnels à venir.
