La Défense largue une première cargaison d’aide alimentaire au-dessus de Gaza

Le 3 août 2025, un avion de transport A400M de la Défense belge a largué avec succès seize palettes de vivres au-dessus de la bande de Gaza. Ce premier vol s’inscrit dans le cadre de Cerulean Skies 2, une mission humanitaire belge menée sous l’autorité de la Jordanie, visant à fournir des biens de première nécessité à la population durement touchée. Cette initiative bénéficie du soutien d’une large coalition internationale. Pour la Défense, ce largage est le premier d’une série de drops planifiés.

 

La situation humanitaire à Gaza reste particulièrement critique : de nombreuses zones sont coupées de toute aide terrestre et souffrent de pénuries aiguës de nourriture, d’eau potable et de médicaments. Grâce à la contribution belge et à la coordination avec d’autres partenaires, même les zones les plus difficiles d’accès peuvent recevoir une aide vitale. Les largages sont effectués depuis un aéroport jordanien.

 

« C’est pour cela que nous nous entraînons »

 

Lors de cette première mission belge du 3 août, la Défense a largué par parachute seize palettes pour près de 15 tonnes de biens humanitaires. Les marchandises sont fournies par la Jordan Hashemite Charity Organisation (JHCO), une organisation caritative reconnue, qui trie et emballe les cargaisons à l’avance. Le contenu dépend des disponibilités, mais se compose principalement de pâtes, de riz, de conserves et de lait en poudre.

 

« C’est pour ce genre de mission que nous effectuons tous ces vols d’entraînement », explique Jens, l’un des pilotes de l’A400M chargés des largages. « On reçoit les coordonnées, puis c’est à nous de mener l’opération. Chaque palette pèse près d’une tonne. Il est donc essentiel d’identifier une zone de largage appropriée. Nous faisons tout pour éviter les dommages collatéraux », insiste-t-il.

 

La mission est menée sans personnel belge au sol, ce qui signifie que les décisions cruciales sont prises directement depuis le cockpit. « À tout moment, nous pouvons annuler un largage si la situation sécuritaire l’exige », ajoute le pilote.

 

« Le risque zéro n’existe pas », insiste Peter, lieutenant-colonel et commandant du détachement en charge de l’opération. « Nous larguons au-dessus d’une zone habitée par des civils. Même si tout se déroule parfaitement, il reste une possibilité qu’une personne au sol soit touchée. C’est notre plus grande préoccupation. Nous voulons aider, pas nuire. Mais cette responsabilité est assumée au plus haut niveau, car nous sommes convaincus que notre action fait, au final, plus de bien que de mal. »

 

Emballer, positionner, sécuriser

 

La section de ravitaillement aérien (RavAir) du Centre d’entraînement des parachutistes de Schaffen joue un rôle essentiel dans la préparation des cargaisons. Ses spécialistes sont chargés d’emballer, de positionner et de sécuriser avec soin la marchandise à bord, en étroite collaboration avec l’équipage de l’A400M. Nous détaillerons cette semaine les techniques de RavAir et sa contribution à cette opération.

 

« Chaque maillon est crucial. Chacun agit dans son domaine de spécialité. Sans collaboration, il n’y a pas de mission », poursuit le lieutenant-colonel. « Et puis, il y a la coordination internationale. Aujourd’hui, sept avions de cinq pays différents ont pris part à l’opération. Chaque appareil avait sa propre zone de largage au-dessus de Gaza, en coordination avec Israël et sous la direction de l’armée de l’air jordanienne. Ce n’est que lorsque toutes les pièces du puzzle s’assemblent que la mission peut réussir. »

Rein Van den Bergh

Jérusalem Destercke-Hock

Aude Ransbotijn