“Le climat tropical modifie tout”
Le détachement belge résidant actuellement au Centre d’Entraînement en Forêt Equatoriale (CEFE) en Guyane a déjà connu des semaines d’activités difficiles. L’entraînement, extrêmement lourd dans la jungle, combiné au climat tropical, ne se déroule pas sans heurts. Heureusement, les hommes reçoivent un soutien médical approprié de la part de différentes unités de la composante médicale qui voyagent avec eux.
Une dizaine de militaires formés médicalement, issus du 23e Bataillon Médical et du 14e Bataillon Médical, assistent le détachement belge qui s’entraîne dans la jungle en Guyane française du 26 octobre au 4 décembre. Les soignants médicaux belges ont travaillé pendant six semaines à l’infirmerie avec les militaires français, unis comme une équipe.
Divers appuis médicaux sont constamment en alerte, tels que les ambulanciers et l’Emergency Medical Technician Advanced (EMT A). L’EMT A est plus autonome et peut administrer plus de soins ou faire une perfusion. En outre, les infirmiers et un médecin supervisent l’action.
Les soins médicaux sur place
Les circonstances extrêmement difficiles exigent une approche particulière. Au cours de la première phase d’adaptation de la formation, les soldats ont dormi pendant deux semaines non-stop dans la jungle. La faune et la flore exotiques, combinées régulièrement à une forte averse tropicale, ont fait que le soutien médical était débordé.
Voilà pourquoi les exercices sont étroitement surveillés sur le plan médical. Un ambulancier suivait ainsi en permanence les pelotons sur le terrain car la jungle est imprévisible et nécessite souvent une aide rapide et spécifique. ‟Nous sommes constamment avec le peloton pour prendre soin des hommes, mais en tant que personne extérieure, nous leur apportons également un soutien moral pour persévérer”, explique l’EMT A sergent Pierre.
Le risque d’infections sous les tropiques
‟La grande différence avec les autres exercices est l’aspect tropical. Cela change beaucoup. Une petite coupure peut entraîner des complications beaucoup plus rapidement qu’en Belgique”, poursuit Pierre. ‟Chaque coupure ou blessure nécessite donc des soins. L’environnement est également un facteur supplémentaire. Il y a la chaleur, les arbres qui peuvent tomber, les activités physiques intenses sur un terrain accidenté … Il ne faut pas sous-estimer cela. C’est très différent de la Belgique ou de l’Europe.”
Les médecins ont déjà prodigué de nombreux types de soins : traumatismes, morsures, piqûres, ampoules, entorses, coups de chaleur. Ce dernier est moins connu dans la vie quotidienne, mais dans le milieu militaire, il revient régulièrement lors de longs exercices.
‟Nous avons la chance que certains d’entre nous ont déjà travaillé au Gabon, une région également située sur l’équateur. Nous avons revu de nombreuses procédures médicales et suivi des cours spécifiques. Par exemple, nous savions à l’avance qu’il y aurait probablement plus d’entorses. C’est pourquoi nous sommes allés chez les kinésithérapeutes en Belgique pour en apprendre davantage sur les différentes techniques de ‘taping’ ”, explique Pierre.
La coopération franco-belge
La coopération avec les Français se déroule sans problèmes. ‟L’infirmière française s’occupe des contacts courants avec les équipes françaises et avec les hôpitaux de Guyane, ce qui nous est très utile”, explique l’infirmière belge. ‟Par exemple, nous prélevons du sang, mais le collègue français peut aussi voir les laboratoires etc”.
A son arrivée, l’équipe belge a reçu une petite formation sur les principaux risques de la région tels que les animaux, la chaleur et les maladies tropicales. ‟Même quand nous sommes arrivés ici, ils ont immédiatement dit ce dont nous avions besoin pour certains types de soins spécifiques, comme la blessure par certaines plantes. Ils ont ici beaucoup d’expérience avec les stagiaires, donc ils connaissent les besoins et savent aussi où nous devrons intervenir”, a déclaré un infirmier.
Sans soutien médical, pas de mission, cela a été prouvé une fois de plus.