L’or, quatre fois d’affilée

A la question de savoir comment se déroulent les choses en Russie, la réponse était unanime et précise : « froidement ». A Tanay, le thermomètre affiche seulement 13 degrés. C’est dans cette ville que l’équipe de parachutisme militaire Hayabusa participait cette semaine aux championnats du monde de saut en formation outdoor. Aujourd’hui, pour la quatrième fois d’affilée, ils ont remporté l’or

 

L’équipe Hayabusa a immédiatement réalisé une très bonne performance au premier saut, engrangeant ainsi une avance de 7 points. « C’est exceptionnel », commence Jeroen. « Les Etats-Unis n’ont pas eu de chance. Le caméraman n’avait pas filmé le saut correctement. De plus, ils sont à peine un peu plus lents que nous ». C’est la première fois qu’ils peuvent se distancer directement des Etats-Unis, leur plus grand concurrent.

 

Le championnat du monde de saut en formation outdoor se compose de dix manches au cours desquelles une équipe de parachutistes doit réaliser le plus grand nombre de formations possible en 35 secondes à une vitesse moyenne de 200 km/h. Les points sont distribués en fonction de la combinaison réalisée. L’équipe gagnante est celle qui obtient le plus haut score une fois les points de chaque tour additionnés. Malheureusement, cette édition du championnat du monde ne comportait que sept tours en raison de la pandémie du coronavirus et du mauvais temps.

 

Les formations et leur ordre de passage sont déterminés par un tirage au sort. « On ne sait donc jamais à l’avance quelle combinaison de figures pratiquer », explique Dennis Praet, le plus petit de l’équipe. « Heureusement, nous avons tous une place fixe pour réaliser les figures ». Andy Grauwels, le frère de David, ajoute : « La force de notre équipe est que nous nous entraînons ensemble depuis des années et que nous avons sauté ensemble des milliers de fois. Lorsque vous avez un nouveau membre dans votre équipe, vous devez tout recommencer. On ne peut pas échanger quelqu’un comme ça ».

 

Cette quatrième victoire à un championnat du monde n’a certainement pas été facile. « C’est notre compétition la plus dure », admet Andy. « On y travaille vraiment. Mais l’entraînement en plein air n’a pas été facile cette année. Il était compliqué de voyager en raison de la pandémie et le temps en Belgique n’était pas souvent de notre côté ». « À cause de cette étrange préparation, nous sommes venus ici avec un peu d’appréhension », indique David. « Il faut alors donner le meilleur ». Et c’est exactement ce que l’équipe a fait à nouveau. « Avant de sauter de l’avion, nous devons nous mettre casques contre casques et aller jusqu’au bout », conclut Dennis.

 

Dimanche, David, Dennis, Andy, Jeroen et Michele rentreront chez eux avec le trophée. Une chose est sûre : les oiseaux rapides de Schaffen – Hayabusa un mot japonais désignant un oiseau très rapide – forment une véritable génération dorée.

Nathalie Mylle

David Grauwels