Parade belge au Cénotaphe de Londres, en présence du Roi et de la Reine

Ce samedi, la Belgian Cenotaph Parade 2024 a illuminé le cœur de Londres, marquant le 90ème anniversaire de cette tradition unique. Plus de 300 participants belges et britanniques ont défilé devant le Roi Philippe et la Reine Mathilde, accompagnés du Chef de la Défense, le Général aviateur Frederik Vansina, du prince Richard, duc de Gloucester, et d’ autres hauts dignitaires des deux nations.

 

Un cénotaphe, du grec kenos (vide) et taphos (tombeau), désigne un monument funéraire ne contenant pas de corps. Le Cénotaphe de Londres, taillé dans le même type de pierre que le palais de Buckingham, accueille chaque année une parade militaire belge, le samedi précédant notre fête nationale du 21 juillet.

 

Un privilège unique

 

Le Sous-lieutenant Maxim Philippot, l’un des vingt élèves de l’Ecole Royale Militaire (ERM) présents pour l’occasion, partage : « Cette tradition remonte à la mort tragique du Roi Albert Ier, tombé d’une falaise à Marche-les-Dames en 1934 », qui était également le Colonel in Chief du 5th Princess Charlotte of Wale’s Dragoon Guards, un régiment britannique. Maxim a lui-même gravi cette falaise lorsqu’il était en division préparatoire.

 

Touché par la perte de son neveu, le Roi George V de Grande-Bretagne a accordé à la Belgique le privilège d’organiser une parade annuelle au Cénotaphe de Whitehall, à Londres. Maxim ajoute : « La Belgique est la seule nation ne faisant pas partie du Commonwealth à être autorisée à défiler en uniforme et en armes sur le sol britannique. »

 

Relations bilatérales

 

La parade honore plus largement les militaires belges et britanniques tombés lors des deux Guerres Mondiales. Elle souligne la fraternité née sur le front de l’Yser. Ayant posé pour la première fois pied sur le sol britannique, le Sous-lieutenant Philippot se réjouit : « Malgré le Brexit, on garde de bonnes relations avec le Royaume-Uni. »

 

Des élèves aux vétérans, plusieurs détachements ont participé au défilé avec porte-drapeaux, gerbes de fleurs, sabres et pistolets. Les participants incluent marins, élèves de l’ERM et de l’Ecole Royale des Sous-Officiers (ERSO), réservistes, vétérans, cadets et musiciens qui marchent pour honorer ceux qui ne le peuvent plus.

 

Tous les détachements britanniques qui défilent entretiennent, de près ou de loin, un lien avec la Belgique, parfois depuis le 17ème siècle. Certains prétendent même que la garde royale britannique, les fameux Life Guard à pied ou à cheval, aurait une origine brugeoise.

 

Des poils et des plumes

 

Outre les têtes couronnées, les hauts de forme particuliers de la parade ont attiré l’attention des spectateurs. Les célèbres coiffes britanniques en fourrure d’ours noir, d’environ 35 cm de haut, contrastent avec les shakos belges, presque tout aussi imposants.

 

« Les shakos ont trois couleurs et cinq variations, » explique le Regiment Sergeant Major de l’ERM, l’Adjudant-major Dominic Moerman. Cette emblématique coiffe de la tenue de gala de l’ERM date de 1959. « Le blanc symbolise les élèves, le rouge, les cadres, le noir, le commandement, et des associations comme blanc et rouge ou blanc et noir sont pour les directeurs, respectivement de formation de base ou de l’école. »

 

Avec ces connaissances, vous pourrez reconnaître les élèves de l’ERM lors de la parade de dimanche prochain !

 

Pour en savoir plus sur l’importance du devoir de mémoire, n’hésitez pas à consulter le site de nos vétérans à l’adresse suivante : www.servio-belgium.be

Yuki Willems

Lucia Gaggero

Nathalie Mylle