Peloton RavAir : experts en transport aérien et approvisionnement

Pendant l’opération « Cerulean Skies », la Belgique a commencé des largages à l’aide d’un avion de transport A400M un mélange de matériel humanitaire au-dessus de la bande de Gaza, en soutien à la population civile palestinienne. Mais effectuer un largage aérien n’est pas une tâche simple. En coulisse, un processus logistique important se déroule. Le peloton du « Ravitaillement par Air » (RavAir), ensemble avec l’équipe « Testboard », y joue un rôle crucial. Il est chargé du transport aérien de marchandises et de l’approvisionnement par parachute : de Schaffen à Gaza en passant par la Jordanie.

 

Préparation à Schaffen

 

Le 1er mars, le peloton RavAir, qui fait partie du Centre d’Entraînement de Parachutistes de Schaffen et qui est spécialisé dans le transport aérien et l’approvisionnement depuis 70 ans, a commencé la préparation logistique du matériel et de l’équipement pour l’aide humanitaire par voie aérienne.

Des parachutes aux harnais, en passant par les « honeycombs » (matériel utilisé pour minimiser l’impact des colis sur le sol) et les découpleurs, qui assurent le décrochage entre le parachute et la charge. En résumé, les militaires du RavAir ont soigneusement préparé dans leur hangar à Schaffen tout ce qui est nécessaire pour larguer efficacement des marchandises au-dessus de Gaza.

 

Reconditionnement en Jordanie

 

De Schaffen, les marchandises préparées partent pour l’aéroport militaire de Melsbroek, où un Airbus A400M les transporte jusqu’en Jordanie. Sur place, l’équipe du RavAir reconditionne le matériel et prépare les fournitures humanitaires au largage.

 

« Nous ne pouvons évidemment pas larguer le matériel en vrac au-dessus de Gaza », explique le capitaine Nicolas Cornet, commandant en second du peloton RavAir. « En Jordanie, des tonnes de fournitures arrivent, y compris de l’eau et de la nourriture. Sur place, nous décidons comment assembler la cargaison. Ensuite, nous resserrons le chargement, nous y attachons un parachute et nous faisons rouler les colis préparés dans l’avion. »

 

Largage au-dessus de Gaza

 

Dans l’avion, les colis sont sécurisés par des « gates », des sortes de sangles de serrage qui sont libérées de manière électromécanique, afin que les marchandises restent en place pendant le vol. « Au moment où la lumière passe au vert, les sangles de serrage se détachent, permettant aux colis de rouler hors de l’avion », précise le capitaine.

 

« L’avion ne vole pas parfaitement à l’horizontale, mais légèrement avec le nez vers le haut et la queue vers le bas.  Sous l’influence de la gravité, les colis roulent naturellement hors de l’avion. Une « static line » relie le colis au câble d’ancrage de l’avion, afin que le parachute s’ouvre lorsqu’un colis quitte la soute. »

 

Dans ce processus, le RavAir doit toujours tenir compte du poids des colis. D’une part, ils ne doivent pas être trop légers, et d’autre part, ils ne doivent pas être trop lourds. Le poids maximum est d’une tonne par colis. Cette méthode permet de larguer un total de 24 colis en une seule fois au-dessus de Gaza.

 

 

Premier largage opérationnel avec l’A400M

 

Depuis le retrait de la précédente flotte de transport C-130, aucun largage opérationnel n’avait été effectué au-dessus d’une zone de conflit. Le largage de matériel humanitaire au-dessus de Gaza avec l’Airbus A400M est donc une première pour tous les membres de l’équipage. « Bien entendu, nous nous entraînons tout au long de l’année », ajoute le capitaine Cornet. « Tant en Belgique que lors d’exercices à l’étranger. »

Wilge Decraene

Rein Van den Bergh en Gert-Jan D‘haene