Premières femmes dans la Force Terrestre: le parcours marquant de Marie Albert

Marie Albert est l’une des premières femmes à rejoindre la Force Terrestre. De Peutie au Kosovo en passant par l’Allemagne, son parcours témoigne de l’évolution de la Défense et de l’intégration progressive des femmes dans des missions opérationnelles. Aujourd’hui à la retraite, elle se réjouit de l’évolution du milieu militaire et reste une figure essentielle de la mixité dans l’armée belge.

 

En 1974, alors qu’elle n’a que 20 ans, Marie Albert décide de contacter l’armée dans l’espoir d’être recrutée dès septembre. Mais à l’époque, les femmes n’y sont pas encore admises. Il lui faudra attendre 1975 pour que l’armée ouvre officiellement ses rangs au personnel féminin. Dès le mois de mai, elle rejoint la section transmissions et entame ses classes à Peutie.

 

Un parcours entre Peutie, l’Allemagne et Marche-en-Famenne

 

Après plusieurs mois de formation, Marie débute sa carrière à Peutie avant d’être affectée en Allemagne. Elle y passera cinq années marquantes, tant sur le plan professionnel que personnel, puisqu’elle y rencontre son futur mari avec lequel elle aura deux enfants. De retour en Belgique, elle est affectée à Marche-en-Famenne, où elle terminera sa carrière militaire. Au fil de son parcours, elle participera également à une mission au Kosovo, témoignant de l’engagement grandissant des femmes sur le terrain opérationnel.

 

À une époque où l’intégration des femmes en uniforme aurait pu susciter des tensions, Marie Albert estime n’avoir rencontré aucun obstacle particulier. « Les formations et les tâches étaient les mêmes pour les hommes et les femmes. Je n’ai jamais ressenti de différence de traitement », confie-t-elle. Elle ajoute même, avec un sourire, avoir parfois rencontré plus de difficultés relationnelles avec certaines collègues féminines qu’avec ses camarades masculins.

 

Un regard bienveillant sur l’évolution de la Défense

 

Témoin de l’évolution des moyens de communication et de la modernisation de son métier, Marie Albert porte un regard positif sur sa carrière. À une jeune femme qui souhaiterait aujourd’hui s’engager, elle conseillerait avant tout d’être sportive et de profiter de la liberté qu’offre une carrière militaire, tout en notant que pour celles ayant des enfants, concilier vie familiale et service peut être un défi.

 

Désormais à la retraite, elle garde de son parcours militaire un souvenir heureux et paisible. Ses deux enfants ont choisi une autre voie, mais Marie Albert reste, à sa manière, l’une des premières pierres de l’édifice de la mixité au sein de l’actuelle Force Terrestre. 

Camille Henry

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