Préparés à tout : des paramédicaux s’entraînent à Maradi (Niger)

En tant que paramédical, il est important de toujours être préparé à tous les scénarios possibles. Même lors de missions à l’étranger, comme l’Opération New Nero (ONN) à Maradi (Niger), les paramédicaux du 3 Para continuent d’affuter leurs compétences.

 

Ouh ! Une voiture fictive explose dans le camp militaire de Maradi et une grande flamme apparaît. Résultat : un mort et plusieurs blessés graves et légers. « MASCAL, MASCAL, MASCAL », résonne à la radio. C’est le scénario auquel l’équipe médicale composée d’un médecin, d’une infirmière, de deux ambulanciers et de dix-huit secouristes du 3e Bataillon de Parachutistes (3 Para) a été confrontée lors de l’entraînement au Niger.

 

Lors d’un Mass Casualty, le nombre de patients dépasse les ressources et le personnel disponibles. « Un Mascal, c’est donc toujours le chaos », explique l’anesthésiste militaire Vermeulen. « L’objectif est de réfléchir à la façon dont vous pouvez traiter autant de patients que possible. Pas tant les blessés les plus graves, mais autant de blessés que possible. »

 

Alpha, Bravo et Charlie

 

Les personnes arrivant les premières sur place commencent par un triage des blessés. Une distinction est faite entre les patients Alpha, Bravo et Charlie. Les patients Alpha ont principalement des problèmes vitaux et de sauvetage de membres qui nécessitent des soins médicaux rapides. Les patients Bravo doivent être traités dans les quatre heures tandis que pour les patients Charlie, un délai de 24 heures est d’application. « Sur les lieux de l’incident, vous ne devez effectuer que les actions qui empêchent un patient de mourir immédiatement, telles que la mise en place d’un garrot ou la libération des voies respiratoires », explique le médecin. « Après cela, il s’agit souvent d’évacuer les patients le plus rapidement possible, par exemple vers la ‘Chirurgie de Contrôle des Dommages’ (Damage Control Surgery ou DCS), l’hôpital dit de campagne ou vers le poste de secours de Rôle 1. »

 

Medevac vers la capitale

 

En fonction du nombre de patients et des secouristes disponibles, un chef d’équipe répartit le travail. Les secouristes sont chargés d’aider dans le Rôle 1, dans la capacité DCS existante de l’organisation civile IQARUS ou de gérer la zone Bravo ou Charlie. L’équipe médicale, quant à elle, examine le patient Alpha, présentant de graves brûlures au visage, un pneumothorax et un début de choc. Le Rôle 1 local n’est pas équipé pour ce cas spécifique de soin des brûlures, et une évacuation est prévue vers la capitale Niamey.

 

Grâce au Centre d’Opérations Tactiques (TOC) du camp militaire, un avion médicalisé local du Global Helicopter Service (GHS), un Beechcraft 1900D, est utilisé. Le Rôle 2 américain, la capacité chirurgicale conventionnelle à Niamey, est également averti. Alors que l’équipe médicale met tout en œuvre pour maintenir le patient Alpha stable, un patient Bravo est traité avec succès dans le DCS d’IQARUS. Un peu plus tard, une colonne accompagnée de Force Protection part pour l’aérodrome de Maradi où le patient Alpha est également transféré avec succès à l’équipage médical du GHS d’IQARUS.

« Un exercice réussi au cours duquel nous avons prouvé ensemble que le travail d’équipe peut vaincre le chaos », déclare avec satisfaction l’anesthésiste militaire Vermeulen.

Wilge Decraene

Vincent Bordignon

Clint Soete