Même en temps de paix, la Russie et d’autres puissances mènent en permanence des opérations cyber. Lorsqu’un conflit éclate, comme par exemple en Ukraine depuis février 2022, de véritables attaques cyber sont organisées pour paralyser et vaincre l’adversaire. C’est pourquoi les ‘experts cyber’ du Cyber Defence Lab travaillent continuellement à développer des technologies innovantes pour assurer la sécurité de nos réseaux, et donc de notre société.

Selon plusieurs services de sécurité et de renseignement, tels que le FBI et la NSA, il existe de plus en plus de preuves que le gouvernement russe examine les options pour mener des attaques cyber. En infiltrant les infrastructures critiques, il cherche à diviser, voire à déstabiliser certaines régions. En avril 2022, des pirates informatiques du célèbre groupe russe de hackers Sandworm ont mené une telle attaque pour tenter de paralyser le réseau électrique en Ukraine. Les experts cyber ont pu arrêter l’attaque mais soulignent la nécessité de la sécurisation et de technologies innovantes. « Les événements actuels nous montrent que le futur Cyber Command de la Défense aura certainement sa valeur », affirme le major Debatty, membre du Cyber Defence Lab et chargé de cours dans ce domaine à l’École Royale Militaire (ERM).

En tant que centre d’expertise, le Cyber Defence Lab de l’ERM œuvre à tous les aspects de la cyberdéfense : protection, détection, réponse aux incidents et gestion. Une équipe de dix enseignants, assistants et chercheurs développe des technologies innovantes au profit du futur Cyber Command, afin de renforcer la cybersécurité de notre société.

Technologie innovante

Les chercheurs du laboratoire travaillent par exemple au développement d’un système automatisé pour détecter le partage non autorisé de messages SS7 (Signalling System 7). SS7 est utilisé par la plupart des opérateurs de télécommunications pour communiquer entre eux, par exemple en cas de roaming. Ceux qui ont accès aux données peuvent déterminer l’emplacement des personnes et même lire leurs sms. De cette façon, la capacité cyber ukrainienne a pu localiser les cartes SIM russes et ainsi obtenir une belle vue d’ensemble de l’endroit où se trouvaient les forces ennemies. « Il est donc très important que les militaires en opération laissent leur carte SIM belge à la maison » ajoute le major Debatty.

Par ailleurs, les pirates peuvent donner l’impression que quelqu’un se trouve dans un pays sans que cette information ne soit correcte. Cette technique est utilisée par certains groupes de hackers pour voler l’identité de leur victime, par exemple. « Il est donc important de pouvoir identifier automatiquement et rapidement de telles irrégularités, pour la sécurité de nos militaires en opération, mais aussi de tous nos concitoyens », conclut le major.

La Défense au service de la cybersécurité du pays

Selon le major Debatty, la mise en place du Cyber Command est une belle avancée. La Défense s’engage pleinement à développer la technologie et à maintenir à jour le savoir-faire cyber belge. Le citoyen n’a pas de souci à se faire : « Notre réseau est protégé et surveillé en permanence. Cependant, il demeure important de continuer à développer de nouveaux systèmes de protections, et de sensibiliser les utilisateurs aux risques. Le Cyber Defence Lab s’y consacre entièrement » ajoute le major Debatty.

Ceux qui veulent en savoir plus sur le Cyber Defence Lab et leurs recherches innovantes peuvent visiter www.cylab.be