Quick Reaction Alert : les gardiens de notre espace aérien

Depuis le 1er janvier 2017, la Belgique et les Pays-Bas surveillent conjointement l’espace aérien du Benelux avec leurs avions de combat. Cette coopération unique permet de réaliser d’importantes économies et d’accroître la puissance de la défense aérienne. « En moins de 15 minutes, nous devons être dans les airs », nous dit Thys, l’un de nos pilotes de F-16.

 

Dans le cadre des missions « Aide à la Nation » et « Quick Reaction Alert » (QRA), les forces aériennes belges et néerlandaises unissent leurs forces pour maintenir la sécurité de l’espace aérien du Benelux. En Belgique, c’est le « Centre de Contrôle et de Rapportage » (CRC) de Beauvechain qui est chargé de diriger les avions.

 

Approche commune

 

Auparavant, chaque pays gardait toujours deux F-16 en réserve pour un déploiement rapide en cas d’alerte. Cela signifiait un déploiement continu de quatre appareils. « En principe, nous effectuons une rotation tous les quatre mois, mais cela dépend des plannings des deux pays », explique Thys.

Cela permet de libérer deux avions, ainsi que les pilotes et le personnel d’appui correspondants. Les ressources ainsi libérées peuvent être utilisées pour d’autres tâches, telles que la formation ou les missions internationales.

 

Le cadre OTAN

 

Le QRA est au cœur de la coopération. L’objectif est de disposer 24 heures sur 24 de deux avions de combat prêts à décoller en moins de 15 minutes pour défendre l’espace aérien contre les intrus. « Les avions sont situés alternativement sur les bases aériennes belges de Kleine-Brogel et de Florennes, et sur les bases néerlandaises de Volkel et de Leeuwarden », précise Thys. Nos voisins du nord déploient déjà le F-35 pour la sécurité de l’espace aérien, alors que la Belgique utilisera encore le F-16 jusqu’à la fin de l’année 2028.

 

La Quick Reaction Alert a à la fois un rôle militaire dans le contexte de l’OTAN et un rôle de sécurité nationale. Au niveau national, l’avion de chasse peut être utilisé dans des cas extrêmes pour intercepter un appareil civil qui représente une menace terroriste. L’autorité compétente pour ce cas de figure est le ministre de la Défense du pays au-dessus duquel la menace se produit.

 

Renegade

 

« Renegade » se concentre spécifiquement sur la lutte contre le terrorisme aérien. Ce type de terrorisme implique l’utilisation d’avions comme armes pour faire des victimes civiles ou détruire des infrastructures importantes. Les attentats du 11 septembre 2001 ont mis en évidence la réalité choquante de cette menace et ont conduit à un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme aérien.

 

« Renegade est une procédure strictement contrôlée pour neutraliser un éventuel incident terroriste en vol. Ces mesures peuvent consister à contacter le pilote de l’appareil, à effectuer des tirs d’avertissement ou à forcer l’avion à atterrir. »

 

24 heures sur 24

 

À partir du 7 mai, notre Composante Air prend à nouveau le relais des Pays-Bas. Une nouvelle période de quatre mois pendant laquelle nos pilotes et techniciens sont prêts à intervenir 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

 

Si un avion civil adopte un comportement suspect ou perd la communication, un scramble est déclaré. Les avions QRA doivent alors décoller au plus vite pour effectuer une inspection. « Heureusement, la majorité de ces appels d’alerte sont annulés avant même que les avions ne décollent ».

Rein Van den Bergh

Michael Moors