Un exercice militaire intensif vient de s’achever au cœur des vallées verdoyantes du Pays de Galles, entre les averses torrentielles et les charmants cottages. Durant deux semaines, le 3e Bataillon de Parachutistes (3 Para) a mis à l’épreuve sa 22e Compagnie dans un environnement simulé mais réaliste.

« Nous nous sommes inspirés de l’actualité pour façonner notre scénario », explique le lieutenant-colonel Winnepenninckx, chef de corps du 3 Para. Le village fictif du camp de Senta est ainsi devenu le théâtre de missions complexes, allant des conflits urbains à la lutte contre la subversion, en passant par le transport de marchandises clandestines.

Red Condor

Plus de 200 militaires participent à cet exercice Red Condor. Des para-commandos bien entendu, mais également des éléments d’appui du 14eBataillon Médical, du Service d’Enlèvement et de Destruction d’ Engins Explosifs (SEDEE), du 29e Bataillon Logistique, du 6e Groupe Systèmes de Communication et d’Information (6 Gp CIS) et de la Police Militaire (MP). Une délégation composée du Général-major De Varé (Directeur de la division « systèmes » de la Direction Générale des Ressources matérielles), du lieutenant-colonel Petillion (6 Gp CIS) et du colonel Linotte (Special Operations Regiment), de magistrats et de policiers spécialisés en milieu militaire a pu observer l’exercice.

L’environnement lui-même représente un défi de taille, comme le souligne le major Van Loo, commandant en second du 3 Para. Les conditions climatiques rendent le terrain glissant, augmentant ainsi le risque de blessures. « La météo n’est pas idéale, mais ce terrain britannique offre de nombreuses possibilités. De plus, le relief et la végétation présentent des similitudes avec la Belgique, mais avec leurs propres particularités. »

Un entraînement intensif et technique

« La période de camp des deux dernières semaines a consisté en deux grandes phases », explique le lieutenant-colonel Winnepenninckx. « La première phase était axée sur l’entraînement tactique de nos éléments d’assaut, avec des exercices de tir réel et la formation de nos chefs tactiques avec différents moyens de soutien disponibles dans le bataillon. »

Avec la participation notamment d’équipes de search and breaching, d’équipes canines et d’opérateurs de drones, la deuxième phase était davantage axée sur la coopération entre les éléments d’assaut et les différentes spécialités disponibles au sein de la 21e Compagnie.

Parmi les spécialités présentes, le peloton  mortier, qui utilise un mortier de 81 mm pour des tirs de précision allant jusqu’à 7 km. Ses postes d’observation avancés permettent d’ajuster les tirs en temps réel, grâce à une bonne communication et à de la coordination.

FinEx : l’art de l’infiltration nocturne

Dès la nuit tombée, les missions spéciales commencent. Les snipers et les éléments de reconnaissance spéciale du bataillon se lancent dans des opérations d’infiltration et d’observation, se faufilant derrière les lignes ennemies dans l’obscurité totale. Durant trois nuits, la 22e Compagnie porte ses attaques grâce aux renseignements fournis par les éléments de reconnaissance spéciale du 3 Para.

Au village factice du camp de Senta, nous retrouvons 16 candidats para-commandos de Marche-les-Dames. « Nous jouons un peu le rôle des méchants », explique l’un d’eux. Depuis quatre jours, ils enchaînent les tours de garde, 4 heures de garde, deux heures de repos. « Nous dormons peu, la pluie rend le terrain boueux et glissant, mais franchement ça va. » Les snipers, quant à eux, auront passé près de 90 heures à faire de la reconnaissance spéciale.

Bilan positif

« C’était une expérience très enrichissante », conclut le lieutenant-colonel Winnepenninckx. « Nous avons pu observer et tirer des leçons pour continuer à nous améliorer. »

Les souvenirs de ces nuits mouvementées resteront encore pour quelque temps dans l’esprit des participants. Et le calendrier d’entraînement du Bataillon est bien rempli toute l’année. « Nous irons au Danemark fin d’année pour entraîner la 17e Compagnie. »

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