Rising Bull : Exercice de tir à balles réelles en Lituanie

Le vaste terrain d’entraînement de Pabrade, en Lituanie, a pu éprouver la puissance militaire de quelque 1.200 soldats et plus de 100 véhicules provenant de six alliés de l’OTAN. Du 13 septembre au 1er octobre, ils ont mené un exercice de tir à balles réelles sous le drapeau du Groupement tactique multinational de présence avancée renforcée en Lituanie (eFP BG LTU), qui contribue à renforcer les flancs orientaux de l’OTAN dans ce pays. Nous y avons suivi Geraldo, tireur Minimi de 24 ans au sein du Bataillon 12/13 de Ligne (12/13 Li), qui participait à son premier exercice au niveau de la compagnie.

« Elle pèse très lourd, vous savez ! » Et soudain, je me retrouve avec une Minimi (mini-mitrailleuse ou mitrailleuse légère) MK3 dans les mains. Un casque, des plaques, des chargeurs, des munitions et tout le reste à commencer par cette arme lourde : cet exercice de longue haleine  laisse des traces.

 

« Nous faisons beaucoup de sport pour rester en bonne condition physique et être capables de porter tout ce poids. Nous nous entraînons aussi souvent à des scénarios tactiques, avec tout notre équipement bien sûr. Cela finit par devenir une habitude. » Alors que j’ai suivi Geraldo toute la journée avec mon appareil photo, je ne réalise que maintenant que son aisance à manœuvrer dans l’herbe haute, entre les arbres ou sur le sable, ne va pas de soi.

 

En tant que tireur Minimi, Geraldo apporte la puissance de feu supplémentaire dont ses compagnons d’infanterie ont besoin pour bénéficier d’une plus grande liberté de mouvement. Chaque peloton compte quatre tireurs de ce type. « Je suis toujours fier lorsque mon peloton fait appel à moi et que je peux le soutenir dans ses actions », déclare-t-il.

Un puzzle de combat géant

 

S’il travaille à son propre niveau, Geraldo fait partie d’un gigantesque « puzzle de combat ». « Participer à un tel exercice au niveau de la compagnie constitue une toute nouvelle expérience pour moi », poursuit-il. Nous sommes entrés en action en premier, puis le génie, ensuite les mortiers, et enfin à nouveau nous. J’ai surtout appris que je devais prendre plus d’initiatives pour me positionner correctement. J’y travaillerai lors des prochains exercices. »

Et ce grand puzzle, le capitaine Coppola (12/13 Li) l’a mis à profit. Commandant du détachement des troupes belges en Lituanie, il est à la tête de sa compagnie qui, avec d’autres alliés de l’OTAN, a mené l’exercice de tir à balles réelles Rising Bull. Il a sous ses ailes non seulement trois pelotons d’infanterie (Bataillon 12/13 Li), mais aussi un peloton de génie de combat (4e Bataillon du génie) et un peloton de mortiers (Bataillon d’Artillerie), qui assurent l’appui-feu un peu plus loin sur la route. Il doit également assurer la liaison avec le soutien médical et logistique, l’équipe d’appui-feu et les spécialistes des systèmes de communication et d’information. Et puis, il y a aussi la coopération avec les forces lituaniennes, qui gèrent le terrain d’entraînement.

 

Pour quelqu’un, comme moi, qui ne provient pas de l’infanterie, on dirait un grand puzzle qu’il faut assembler dans un laps de temps limité. Des fantassins à pied, un char Léopard II qui ouvre un passage aux gros Dingo blindés, le génie de combat qui descend en rappel avec des échelles pour aider les fantassins à remonter la colline, un peu plus loin des mitrailleuses de .50 qui pétaradent, enfin des mortiers de 120 mm qui fendent l’air.

The Bull – le taureau – s’est levé

 

Le lieutenant-colonel Zuur, vice-commandant du groupement tactique, conclut l’exercice sur une note positive. « Toutes les nations ont progressé au cours de l’exercice. Nous avons remarqué de nombreuses similitudes parmi nous et identifié des opportunités d’évolution. De plus, le site d’exercice de Pabrade offre les meilleures conditions pour optimiser nos procédures de combat. Personnellement, j’ai été particulièrement impressionné par la façon dont l’artillerie et le soutien du génie se sont intégrés dans l’exercice. »

 

Le groupement tactique de présence avancée renforcée en Lituanie (enhanced Forward Presence Battlegroup) se prépare actuellement pour le prochain exercice, Iron Wolf, au cours duquel il opérera au niveau du bataillon et travaillera cette fois-ci en étroite collaboration avec les forces lituaniennes. « Nous nous entraînons beaucoup et répétons régulièrement nos connaissances », conclut Geraldo. « Je veux continuer à m’améliorer. » Se voit-il encore longtemps à ce poste ? « Ma MK3 est comme ma petite amie. Elle reste avec moi », conclut-il en riant.

 

Le détachement belge actuel, dirigé par le capitaine Coppola, restera présent en Lituanie jusqu’au début de l’année 2024. En tant que membres des forces terrestres avancées de l’OTAN, nos soldats contribuent à assurer la stabilité des flancs orientaux de l’OTAN. Ils le font avec leurs alliés allemands, luxembourgeois, néerlandais, norvégiens et tchèques.

PAO FLF LTU

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