Séismes en Turquie et en Syrie : un pôle logistique à la caserne de Peutie

Le déménagement d’un hôpital de campagne de 6000m² de Belgique en Turquie figure à l’agenda des prochains jours de la caserne de Peutie. C’est ici que commence déjà l’aide aux zones touchées par les séismes destructeurs en Turquie et en Syrie avant d’aboutir là-bas, sur le sol turc dévasté. Jetons un œil dans les coulisses de cette prouesse logistique.

 

Des dizaines de passagers en partance pour Adana marchent les quelques mètres qui les séparent du bus à l’un des premiers chargements qui s’envolera, un A400M bien rempli. Il est devenu rare que les passagers pour un vol prennent un bus pour arriver à leur avion mais ici ce n’était pas possible autrement.

 

CARGO

 

« Tout débute via la demande d’une unité militaire, ou dans ce cas-ci de B-FAST », affirme le commandant Daenen, qui mène à bien la chaîne logistique de Peutie. « B-FAST, qui dispose d’un entrepôt dans cette caserne, fournit le matériel en fonction des priorités. »

 

Au plus un équipement est nécessaire, au plus vite il doit se retrouver dans l’avion.  « C’est ce que font les collègues du 29e Bataillon logistique. Sur la base de ces priorités, ils établissent un matpack – une liste de matériel – et livrent les équipements dans ce hangar », poursuit le commandant.

 

Dans ce hangar, trois unités travaillent ensemble. « Vous avez le 15 Wing, spécialisé en transport aérien. Ils opèrent normalement à partir de Melsbroek, mais travaillent maintenant d’ici pour qu’il y ait plus d’espace pour les palettes air – des palettes conçues pour être chargées sur l’A400M. Leur load control office est responsable de la manutention de la cargaison. On compte en plus le groupe Movement & Control, qui s’occupe de mettre la cargaison en ordre du point de vue légal. Et le service Rav Air, qui s’occupe de l’assemblage des palettes. »

Des semi-remorques attendent leur cargaison à côté du hangar. « Lorsque ces trois unités donnent leur ‘GO’, c’est à nouveau au 29e Bataillon logistique d’amener la cargaison à Melsbroek avec ces camions », explique Daenen.

JAMC

 

Le matériel ne voyage jamais seul. « Aujourd’hui, on compte une dizaine de passagers, et parmi eux, une petite délégation militaire », a déclaré le commandant. « Tout comme les soldats lors d’une opération d’évacuation de non-combattants (NEO), tout le monde passe par un point obligé, le JAMC. » JAMC signifie Joint Air Mounting Center, un centre où les passagers sont contrôlés administrativement et médicalement. « Tout comme dans un vrai aéroport, où les passagers passent par un scanner. »

 

« Les passagers prennent évidemment des bagages avec eux. Bien que la cargaison est prête et chargée depuis hier soir, nous devons encore attendre leurs bagages. » Une dernière palette sera chargée demain, juste avant que les sauveteurs n’embarquent dans l’A400M. « Après leurs examens et leurs contrôles, le personnel reçoit encore plusieurs briefings. Cela va d’un briefing de sécurité de l’avion à une explication de la situation sur site. »

L’aide en chemin

 

Sous un ciel nuageux et gris, le bus et ses passagers mettent le cap sur Melsbroek. L’A400M est fin prêt, les secouristes qui montent à bord attachent leurs ceintures. Ce ne sera ni le dernier chargement, ni le dernier vol, ni les derniers passagers. Une lueur d’espoir apparaît dans toute cette obscurité.

Rein Van den Bergh

Rein Van den Bergh

Rein Van den Bergh